Choix n°1 : 9 Mois Ferme d'Albert Dupontel, avec lui-même, Sandrine Kiberlain...Synopsis : Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend...L'avis de Première : Au sein d’un cinéma français formaté, Albert Dupontel fait office de tornade salutaire. Un comique démolisseur dont le burlesque énervé fait péter les coutures du bon goût. Dans le genre, 9 Mois ferme, c’est du brutal. Son personnage borderline, son énergie, ses références (Buster Keaton et Tex Avery) passées à la centrifugeuse trash composent une forme de slapstick sous acide réjouissant. L’idée de génie est d’avoir placé Sandrine Kiberlain au coeur du dispositif. Elle décroche enfin son grand rôle comique, véritable mécanique de précision, contrepoint frigide à une partition foutraque. Foutraque mais pas vaine car, comme toujours, derrière la caricature survoltée, Dupontel pose son regard sur la société. Ici, c’est la justice qui prend cher. On peut lire le film comme une version folle de 10e Chambre – Instants d’audiences, de Raymond Depardon, avec ses magistrats aveugles et ses fonctionnaires impuissants ou à côté de la plaque. La farce n’a alors plus d’égale que la vérité.(En bonus, vous pouvez lire ICI Dupontel vu par Jean Dujardin, Catherine Frot, Terry Gilliam...)Bande-annonce : Choix n°2 : L’Extravagant Voyage du Jeune et Prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet, avec Helena Bonham-Carter, Judy Davis, Kyle Catlett...Synopsis : T.S. Spivet vit dans un ranch du Montana avec sa mère obsédée par la morphologie des coléoptères, son père cow-boy né cent ans trop tard, et sa soeur de quatorze ans qui rêve de Miss América. T.S. est un enfant prodige de 12 ans, passionné par la cartographie et les inventions scientifiques. Un jour, il reçoit un appel inattendu du musée Smithsonian lui annonçant qu'il a reçu le très prestigieux prix Baird pour la découverte de la machine à mouvement perpétuel, et qu'il est invité à venir faire un discours. À l'insu de tous, il décide alors de traverser les États-Unis dans un train de marchandises pour joindre Washington D.C... Mais là-bas personne ne se doute qu'il n'est qu'un enfant. Muni d'un télescope, de quatre compas et d'un squelette de sansonnet, T.S. entreprend un voyage initiatique qui lui permettra peut-être enfin de comprendre comment marche le monde...Et puis il y a aussi Layton, son petit frère qui est mort dans un accident avec un fusil dans la grange, dont personne ne parle jamais. T.S. était avec lui. Il ne sait pas ce qui s’est passé.L'avis de Première : Jean-Pierre Jeunet a changé de directeur de la photo, mais son style est reconnaissable dès le premier plan. Les verts, les jaunes et les rouges dominent, de même que les cadrages au grand-angle, très composés, le tout dans une ambiance post-western totalement vintage. Le ton, lui, mélange de mélancolie et d’humour, rappelle également les grandes heures du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et d’Un long dimanche de fiançailles, films aboutis qui avaient précédé l’accroc Micmacs à tirelarigot. Plasticien hors pair, le cinéaste français ajoute une nuance à sa palette déjà bien variée : la 3D. Jamais, depuis Hugo Cabret et L’Odyssée de Pi, le relief n’avait été rendu de façon aussi immersive et cohérente,avec le propos – la réalité de T.S. est un peu distordue. Mais cette surabondance de biens est paradoxalement préjudiciable au fi lm, dont les ressorts dramatiques sont comme cassés par la lourde machinerie mise en place et par une voix off redondante. Le coeur de l’histoire – son rapport au deuil et à la complexité des liens filiaux –, ne bat que par intermittence, au détour d’un plan du père enfin démonstratif ou d’un autre montrant la soeur en pleurs. L’ambition de la mise en scène, l’homogénéité du casting nous incitent cependant à monter à bord du train avec le petit T.S. Spivet.Bande-annonce : Choix n°3 : Au bonheur des ogres, de Nicolas Bary, avec Raphaël Personnaz, Bérénice Bejo...Synopsis : Dans la tribu Malaussène, il y a quelque chose de curieux, de louche, d’anormal même diraient certains. Mais à y regarder de près, c’est le bonheur qui règne dans cette famille joyeusement bordélique dont la mère sans cesse en cavale amoureuse a éparpillé les pères de ses enfants. Pour Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel et frère aîné responsable de cette marmaille, la vie n’est jamais ennuyeuse. Mais quand les incidents surviennent partout où il passe, attirant les regards soupçonneux de la police et de ses collègues de travail, il devient rapidement vital pour le héros de trouver pourquoi, comment, et surtout qui pourrait bien lui en vouloir à ce point-là ?Benjamin Malaussène va devoir mener sa propre enquête aux côtés d’une journaliste intrépide surnommée Tante Julia pour trouver des réponses.Adaptation de la saga Malaussène de Daniel PennacL'avis de Première : Adaptation d'un roman très noir de Daniel Pennac. Pourquoi en avoir fait un film aussi léger ? (...) L’époque à laquelle se déroule le film est indéterminée, à la fois actuelle et très datée, ce qui est un peu gênant...Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici