DR

Le choix de Première : Hitchcock, de Sacha Gervasi, avec Anthony Hopkins, Helen Mirren, Scarlett Johansson...Synopsis : Alfred Hitchcock, réalisateur reconnu et admiré, surnommé « le maître du suspense », est arrivé au sommet de sa carrière. A la recherche d’un nouveau projet risqué et différent, il s’intéresse à l’histoire d’un tueur en série. Mais tous, producteurs, censure, amis, tentent de le décourager. Habituée aux obsessions de son mari et à son goût immodéré pour les actrices blondes, Alma, sa fidèle collaboratrice et épouse, accepte de le soutenir au risque de tout perdre. Ensemble, ils mettent tout en œuvre pour achever le film le plus célèbre et le plus controversé du réalisateur : Psychose.L'avis de Première : Quelques mois après le bien intentionné mais fadasse My Week with Marilyn, consacré au tournage du Prince et la Danseuse, Hollywood se penche aujourd’hui sur le making of de Psychose, avec un dosage quasi égal de glamour, de fascination pour les névroses de son héros et de visites guidées en coulisses. Soit une compilation plutôt élégante de tout ce que l’on sait déjà (Hitch et ses actrices, Hitch et ses angoisses, Hitch et sa sexualité tordue), mixée avec ce que l’on sait peut-être moins (le combat du maître de suspense pour mener le film à terme, ses relations – joliment croquées – avec sa femme, le peaufinage de la mythique scène de la douche), sans que jamais ne se produise l’étincelle esthétique ou narrative susceptible de bousculer le charme un brin routinier du spectacle. Tout en prothèses façon Bibendum Michelin, Anthony Hopkins s’y livre en outre à un cabotinage labial dont l’aspect clownesque détourne souvent l’attention sur sa performance.Bande-annonce : Choix n°2 : Gangster Squad, de Ruben Fleischer, avec Sean Penn, Ryan Gosling, Emma Stone...Synopsis :  Los Angeles, 1949. Originaire de Brooklyn, Mickey Cohen, caïd impitoyable, règne sans partage sur le crime organisé, mettant la main sur l'argent de la drogue, du trafic d'armes, de la prostitution et – dès qu'il en a l'occasion – des paris clandestins qui se font de la Californie jusqu'à Chicago. Et Mickey profite non seulement de la protection de ses propres gorilles, mais aussi des policiers et des hommes politiques qu'il a soudoyés. Aucun flic, même le plus endurci, n'ose se frotter à cette bande redoutable… sauf peut-être une équipe de policiers de Los Angeles pas comme les autres : dirigés par les sergents John O'Mara et Jerry Wooters, ces hommes de l'ombre vont unir leurs forces pour tenter de mettre fin aux agissements de Mickey Cohen.L'avis de Première : Sur le papier, le sujet de Gangster squad avait de quoi faire le film de gangsters de tous les films de gangsters : rien moins que la guerre qui opposa William Parker, le flic incorruptible qui a réorganisé le LAPD et Mikey Cohen, le truand venu de New York pour implanter un empire du crime à Los Angeles à la fin des années 40. En s’emparant du sujet, Ruben Fleisher (Bienvenue à Zombieland) a choisi de le traiter comme un cartoon pour enfants, s’éloignant de la réalité historique pour sacrifier à des conventions éculées, et réduisant du même coup la plupart des personnages à des caricatures. Nick Nolte dans le rôle de Parker a trente ans de trop, et Sean Penn est tellement couvert de prothèses qu’il a l’air de sortir de Dick Tracy. Si on oublie ce que ça aurait pu être, on peut s’amuser de la jolie reconstitution de cette période violente et pittoresque.Bande-annonce : Choix n°3 : Arrêtez-moi, de Jean-Paul Lilenfeld, avec Sophie Marceau, Miou-miou...Synopsis :  Un soir,une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ?L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?L'avis de Première : Sujet de société + suspense en huis clos + icône glamour déterminée à casser son image : dans Arrêtez-moi, Jean-Paul Lilienfeld reprend les ingrédients qui ont fait le petit succès de La Journée de la jupe. Après Isabelle Adjani en prof de français borderline, Sophie Marceau incarne une mère de famille prolo, femme battue et tiraillée par un sentiment de culpabilité paradoxal que le film va s’employer à disséquer. Le sujet possède une force évidente, mais il est constamment tiré vers le bas par les raccourcis sociologiques et les partis pris esthétiques de Lilienfeld, pris en tenailles entre la théâtralité étouffante du dispositif et des bizarreries formalistes inopérantes (les flash-back en caméra subjective). Du coup, ce Garde à vue au féminin finit par ressembler à un fantasme de cinéma vieille France, extrêmement poussiéreux et comme calibré pour les soirées-débats d’Alain Jérôme. Il confirme aussi au passage que les bonnes intentions n'ont jamais fait les bons films.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici