Cette semaine au cinéma, choisissez votre programme : de l’amitié avec Les Petits Mouchoirs, de l’émotion avec Biutiful, et du rire avec Alpha et Omega en 3D.Choix numéro 1 : Les Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet, avec François Cluzet, Marion Cotillard, Valérie Bonneton...Synopsis : A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.L’avis de Première : Surprise ! Non seulement Guillaume Canet se montre à la hauteur de son ambition, mais il lui imprime une identité, une émotion et même un humour qu’on ne soupçonnait pas chez le styliste un peu distant de Mon Idole et de Ne le dis à personne. Loin de céder à la tentation de l’éparpillement, le scénario plonge dans les abysses d’un sujet fort, l’amitié, dont il explore les ambiguïtés avec une précision de télépathe, une lucidité cruelle et une intuition de médium générationnel. Épaulé par un ensemble d’acteurs fusionnels en forme de casse-tête pour les prochains César (dont Benoît Magimel, qui fait un come-back qu’on n’attendait presque plus), maître d’une mise en scène à la fluidité aussi rigoureuse que (parfois un peu trop) discrète, le réalisateur dégoupille ainsi des questions primordiales. Faut-il être quitté pour s’apercevoir qu’on est amoureux ? Quels risques doit-on prendre pour ne pas mourir avec des regrets ? La sécurité d’un groupe est-elle vraiment un remède à la solitude ? Les pistes de réponses qu’il soumet explosent le cadre, jusqu’à un final dévastateur propre à essorer toutes les réserves lacrymales.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Biuftiful, de Alejandro Gonzalez Inarritu, avec Javier Bardem, Martina Garcia...Synopsis : C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63ème Festival de Cannes.L’avis de Première : (...) Iñárritu opte, avec Biutiful, pour le portrait d’un héros de l’Espagne d’en bas. Ce récit allégé (peut-être trop pour tenir en haleine 2 h 17 durant) lui permet de retrouver la liberté d’antan et de plonger dans une banlieue défavorisée de Barcelone avec la « viscéralité » de ses débuts. Comme dans Babel, sa bienveillance chrétienne a encore tendance à réduire ses personnages à des brebis égarées. Le tout pourrait ressembler à un refrain de Christina Aguilera (« Ils sont biutiful, quoi que les gens disent ») mais, heureusement, le réalisateur mexicain a deux atouts dans sa manche : Javier Bardem et le fantastique. Le premier porte le film sur ses épaules avec une gravité déchirante. Le second sort Biutiful de son carcan social et éclabousse le film d’une étrange beauté, augurant d’une nouvelle voie à creuser pour Iñárritu.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Alpha et Omega 3D, de Ben GluckSynopsis : Kate et Humphrey ont beau avoir grandi ensemble, ils n’ont désormais plus grand-chose en commun. Lui est un loup Oméga qui ne vit que pour s’amuser, et elle une louve Alpha dominante aussi disciplinée que directive, qui prendra bientôt la tête du clan. Fille du chef de la meute de l’Ouest, elle doit en plus épouser Garth, futur meneur du clan de l’Est, pour éviter une guerre. Alors que les noces se profilent, Kate et Humphrey sont capturés par les gardes forestiers et emportés à des centaines de kilomètres de leur réserve naturelle. En leur absence, bien des dangers menacent leur meute. Le temps est compté et les échéances approchent. Pour rentrer chez eux à temps, Kate et Humphrey vont être obligés de traverser la moitié du pays, d’affronter les dangers à poils, à plumes et à roues qui rythment leur périple mais surtout, ils vont découvrir une autre façon de voir le monde…L’avis de Première : Pas grand-chose à sauver dans ce film d’animation opportuniste, visiblement réalisé pour surfer sur la vague de la 3D. L’intrigue parfaitement crétine (l’idée des castes est si mal exploitée qu’elle en devient même incohérente), est prétexte à nous resservir une énième variation sur le thème de Roméo et Juliette. Le meilleur gag est celui des oiseaux qui tombent du ciel quand un loup hurle à la lune comme un castrat. Au bout de la troisième fois, c’est moins drôle. Visuellement, le film pâtit de la comparaison avec n’importe lequel de ses concurrents. Les couleurs sont fades et l’animation manque de fluidité. On se croirait presque revenu au temps de l’affreux Dinosaure. Le regretté Dennis Hopper, à qui le film est dédié (il fait la voix d’un chef de meute), peut dormir tranquille. Il n’aura pas à assurer la promo.Bande-annonce : Découvrez les autres sorties de la semaine.