Invité de Léa Salamé sur France Inter ce matin, Mathieu Kassovitz est longuement revenu sur les événements de ces derniers jours liés au massacre de Charlie Hebdo, la liberté d'expression et le terrorisme. Et celui qui nous confiait dernièrement qu'il comptait arrêter le cinéma car il ne pourrait jamais faire mieux que La Haine a visiblement changé d'avis depuis l'attentat de la semaine dernière. S'il a participé à la marche républicaine de dimanche et se félicite de l'élan national "salutaire", Mathieu Kassovitz estime que le sursaut "est déjà retombé". Il se dit tourmenté par "beaucoup de problèmes et de questions". "Je ne pense pas qu’on soit dans un pays anti­sé­mite. Je ne pense pas qu'on soit dans un pays même isla­mo­phobe. Je ne pense pas qu'on soit fondamentalement racistes. Je pense qu’on est vraiment prison­niers de nos poli­tiques et de nos médias qui nous condi­tionnent à penser que nous sommes comme ça. Mais on n'est pas nos propres ennemis", lance l'acteur/réalisateur.>>> Mathieu Kassovitz : "Faire l'acteur, ça ne m'a jamais tellement intéressé"Léa Salamé, qui avait évoqué en début d'interview la fin de La Haine, le relance : "C’est pas le moment de faire La Haine 2 , là ?" "Si", répond Kassovitz. "Vous allez la faire ?" "Ouais". "Quand ?", demande la journaliste. "Dès que je sors du studio", assure Kasso. Vingt ans après, la suite pourrait donc voir le jour.En octobre dernier, il expliquait au Point qu'il se demandait s'il devait "réaliser La Haine 2 ou pas (...) Si je le fais, c'est dans l'année qui vient. Mais est-ce que j'ai envie d'y aller à une époque où marquer les esprits est plus compliqué ? Je n'ai pas peur de rater le film, mais je crains qu'il ait moins d'impact dans un monde où tout remplace tout à toute vitesse. Si c'est juste pour faire des entrées, ça ne m'intéresse pas. La Haine 2 serait très violent et je ne sais pas si le milieu est prêt à l'accepter". À lire aussi :Mathieu Kassovitz recadre violemment Rachida Dati sur France 2