Zone hostile de Mikael Håfström
Jonathan Prime/ Netflix

Un film d’action sans surprise qui ne cherche jamais à s’affranchir du cahier des charges du genre

Nous sommes en 2036, dans un pays d’Europe de l’Est indéfini mais où la guerre fait rage. L’armée américaine décide d’y envoyer un jeune pilote de drone, le lieutenant Thomas Hart qui, jusque là, n’a jamais connu le terrain. Une mission qui rime avec punition après qu’il a désobéi aux ordres de ses supérieurs en tirant un missile qui a causé la mort de deux soldats. Voilà donc Hart propulsé au cœur d’un conflit mouvementé pour assister un autre soldat dans la traque d’un criminel de guerre. Et ce n’est que le début de ses surprises puisqu’il va vite découvrir que le militaire en question, Leo (Anthony Mackie), n’est autre qu’un androïde créé par l’armée américaine qui explique non sans ironie qu’on lui a fait la peau noire pour qu’il puisse paraître plus rassurant et plus humain aux yeux de la population sur le terrain des combats. Mais cette petite réflexion mordante n’est qu’une fausse piste. On pense en effet un temps que Zone hostile va s’émanciper du film d’action banal et classique que laissent entrevoir ses premières images. Mais on se trompe toute la ligne. Mikael Håfström (Chambre 1408 d’après Stephen King, Evasion avec Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger) déroule le cahier des charges exigé - de la castagne, des explosions, des bagarres, des course- poursuites… - sans fausse note, de manière plutôt efficace. Et puis ? C’est tout ! Juste, dans sa dernière ligne droite, pointe un semblant de réflexion autour du rapport entre la machine et ses créateurs et sa volonté d’émancipation avec les dommages collatéraux que cela implique. Ces objets anonymes auraient donc une âme ? Voilà une piste qu’on aurait voir Zone hostile explorer mais de cette ambition- là, ce film est hélas dépourvu. Et à force de n’apporter rien de singulier au genre qu’il explore, Zone hostile se perd dans des longueurs abyssales et aurait mérité 30 bonnes minutes de coupe pour éviter de susciter à ce point l’ennui. Mais, là encore, il serait trop hors des clous. Un film d’action Netflix (The Old guard, Tyler Rake...), c’est au moins deux heures – à peine moins - pour que l’abonné en ait pour son argent. Jusqu’au bout ici, rien ne dépasse…

De Mikael Håfström. Durée : 1h54.