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Nouveau système de traitement des couleurs, le procédé EclairColor a séduit SND, le distributeur français de La La Land. Explications.

Comme les grandes comédies musicales de l’âge d’or en Technicolor, La La Land a décidé d’enchanter la réalité en recourant -pour sa sortie française et partiellement en salles- à cette innovation technologique qui permet de faire péter les couleurs. Premier film à en bénéficier, Aquarius, le formidable film de Kleber Mendonça Filho, a convaincu les professionnels, de plus en plus nombreux à vanter les qualités de ce procédé qui retravaille les images en post-production et permettrait d’obtenir un rendu des couleurs proche de ce que l’oeil voit. Selon Darius Khondji, à qui l’on doit la photo de Delicatessen, Se7en ou The Immigrant, cela ne fait aucun doute : la révolution EclairColor est en marche. « Ce procédé vous donne en effet le moyen de contrôler de manière plus précise le contraste. Vous obtenez une meilleure dynamique entre les noirs et les blancs, les uns sont plus opaques, les autres plus lumineux, avec une variété infinie entre les deux. »

Bientôt partout

Petit bémol : EclairColor, mis au point par les ingénieurs du groupe Ymagis (qui a racheté Eclair en 2015), nécessite des conditions de projection particulières et pour l’instant seuls certains projecteurs Sony, dont les salles doivent obligatoirement s’équiper, ont été certifiés. C’est la raison pour laquelle La La Land n’est visible dans ce format que dans quatre salles de l’hexagone. Il s’agit du Gaumont Champs-Elysées Marignan et du Pathé Wepler à Paris, du Cinéma Confluences à Varennes-sur-Seine (77) et du Sirius au Havre (76). Quatorze salles au total sont équipées chez nous avec des perspectives de développement importantes. Ymagis est ainsi en pourparlers avancés avec une major française et un grand circuit aux États-Unis. « Les concurrents, Dolby et Imax, sont trop chers et privilégient un concept global. EclairColor est beaucoup plus démocratique», conclut Darius Khondji.