Le pitch : Dans une Louisiane menacée de submersion, une petite fille survit avec son père qui lui enseigne tout ce qu’il peut pour l’endurcir le plus possible. Lui-même est malade et sent qu’il ne restera pas éternellement près d’elle pour la protéger…Ca vaut quoi ? Les Bêtes du sud sauvage est le premier long-métrage de Benh Zeitlin, un réalisateur d’origine new-yorkaise. Farouchement attaché à la Louisiane depuis qu’il s’y est installé il y a 6 ans, il a voulu témoigner de l’opiniâtreté de ses habitants, en adoptant le point de vue d’une gamine de 6 ans, qui mélange la mythologie et la réalité (elle croit que l’inondation de sa région est causée par la fonte des neiges, libérant du même coup des monstres préhistoriques jusqu’alors prisonniers des glaces). Le film tient de la science-fiction post-apocalyptique, du conte fantastique et de la chanson folk, et opère ce miraculeux mélange tout en décrivant un contexte très dur avec un réalisme poussé. C’est produit avec rien, sublimement mis en musique et photographié par un virtuose . Paradoxalement, le film prêche pour la fermeté (le père conditionne sa fille à ne jamais se laisser attendrir) alors qu’il se lâche sans retenue dans un lyrisme irrésistible.La scène choc : Il y en a plein. Un déluge. Une mort. Une femme capable d’allumer le gaz et de faire bouillir l’eau rien qu’en passant à côté…Gérard Delorme