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Cette semaine, un jeune sorcier met un point final à ses aventures, un moine combat la tentation, Joaquin Phoenix pète les plombs et trois lascars s'improvisent gardes du corps.Choix numéro 1 : Harry Potter et les reliques de la mort 2e partie, de David Yates, avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint...Synopsis :  La fin de l'aventure approche pour Harry Potter... Accompagné de Hermione Granger et Ron Weasley, le célèbre sorcier doit défendre sa vie et bien plus face à son plus grand ennemi : Lord Voldemort.La critique de Première : L’avant-dernier épisode avait joué la carte de l’intime, préférant se concentrer sur la performance du trio et proposant avant la (vraie) fin un climax plus doux, plus intime - le calme avant la tempête. Le 7 bis devait du coup être tout entier tendu vers son dénouement, privilégier le bruit, la fureur. Ce qu’on n’imaginait pas, ce qu’on ne pouvait pas prévoir, c’était à quel point Yates réussirait justement à mêler le grandiose à l’intime; l’épique à l’émotion. En quelques plans, on saisit ce qui était vraiment l’enjeu de la saga et ce que David Yates a réussi à accomplir comme aucun autre (à l’exception d’Alfonso Cuaron). Avoir su capter la puissance de l’univers potterien, la violence des enjeux, tout en ne sacrifiant jamais les personnages et leurs émotions ! Saisir la vérité de l’enfance tout en l’inscrivant dans un environnement d’heroic fantasy impressionnant. Evidemment, le trio assure. Mais tous, de Ralph Fiennes à Helena Bonham-Carter en passant par Warwick Davis sont formidables. On regrettera que quelques personnages n’aient pas l’importance qu’ils ont dans le roman, ou que certaines scènes aient dû être sacrifiées. Ou bien encore l’épilogue, pas plus nécessaire (et mieux amené) que dans le livre. Mais comme fin de saga, et comme pur objet de cinéma, Harry Potter et les reliques de la mort s’impose comme une vraie réussite.  Choix numéro 2 : Le Moine, de Dominik Moll, avec Vincent Cassel, Déborah François, Géraldine Chaplin... Synopsis : Abandonné à la naissance aux portes du couvent des Capucins, Ambrosio est élevé par les frères.  Devenu un prédicateur admiré pour sa ferveur et redouté pour son intransigeance, il se croit à l’abri de toute tentation. L’arrivée d’un mystérieux novice va ébranler ses certitudes et le mener sur le chemin du péché.La critique de Première : Le réalisateur a beau adapter le roman gothique éponyme de Matthew G. Lewis, célèbre lecture adolescente sulfureuse, ses obsessions et ses références à Hitchcock, auxquelles s’ajoutent ici celles à Murnau et à De Palma, sont toujours là. En entrechoquant romantisme et fantastique, mythes oedipien et faustien, gothique anglais et catholicisme espagnol, le roman offrait une richesse de contrastes que Moll exploite, surtout visuellement.(...) Le choix de l’acteur français le plus animal et le plus « tentateur » pour jouer un moine soumis à la tentation sert finalement l’idée d’une Cocotte-Minute prête à tomber la soutane à tout instant. Dommage que cette fièvre et cette audace du décorum et du casting ne contaminent pas suffisamment le coeur du film, trop sage pour incarner ce « poème du Mal » tant chéri par les surréalistes. On aurait préféré moins d’Hitchcock et plus de Ken Russell !  Choix numéro 3 : I'm still here : the lost year of Joaquin Phoenix, de Casey Affleck avec Joaquin Phoenix...Synopsis : Peu de temps après la fin du tournage de Two Lovers de James Gray, Joaquin Phoenix annonce aux médias vouloir arrêter sa carrière pour se consacrer à la musique. Sous la caméra de son beau frère, Casey Affleck, il tente d'expliquer ses raisons et commence peu à peu sa métamorphose en chanteur hip-hop, donnant, sur deux années de tournage, l'image d'une descente aux enfers radicale.La critique de Première : Canular ou pas canular ? Au début du mois de septembre 2010, pendant le festival de Venise où le film était projeté pour la première fois, la question pouvait encore éventuellement se poser. De deux choses l’une : soit Joaquin Phoenix était réellement dingue et I’m Still Here en constituait la preuve clinique, soit il était sain d’esprit et le film de Casey Affleck – son beau-frère – était un objet pop inclassable qui relevait presque de la geste warholienne dans son côté provocant et gratuit. L’acteur et le réalisateur ont depuis confirmé le canular et sont surtout passés pour... des cons. Quand on se dit que Joaquin Phoenix, l’un des meilleurs acteurs de sa génération, a interrompu sa carrière pendant deux ans pour tourner cette version pas drôle de Borat, on rit encore plus jaune. Choix numéro 4 : Les Mythos, de Denis Thybaud, avec Stéphanie Crayencour, Ralph Amoussou, Alban Ivanov...Synopsis : En dépit de leur total inexpérience, trois lascars de banlieue se lancent dans la protection rapprochée. Grâce à un "plan mytho", ils sont affectés à la protection de Marie Van Verten, jeune femme capricieuse et fantasque, héritière de la plus grosse fortune de Belgique... Et, accessoirement, cible de tueurs surentraînés! Le sens de l'improvisation de nos héros suffira-t-il à les tirer d'affaire?La critique de Première : Difficile de pardonner à une comédie qui n’arrache pas l’ombre d’un sourire. Difficile aussi de nier que l’équipe des Mythos se plie en douze pour y parvenir. Un pitch malin (des losers de banlieue s’improvisent gardes du corps d’une jeune milliardaire), un casting de nouvelles têtes pleines d’énergie, des dialogues à la mitraillette, le tout emballé sur un tempo soutenu... Manque de bol, s’il force la sympathie, ce déploiement de bonne volonté collective ressemble surtout au premier jet et aux répétitions du chouette divertissement qu’il aurait pu devenir.  Bon plan cinéma : 1 place achetée = 1 place offerte avec Orange Cinéday. Tous les clients Orange peuvent inviter chaque mardi la personne de leur choix au cinéma (conditions sur Cinéday.fr)