Alan Moore, l’auteur de la BD V pour Vendetta, réagit à la multiplication de manifestants portant des masques à l’effigie de son personnage, « joué » par Hugo Weaving au cinéma.Depuis le début du mouvement Occupy Wall Street, on a pu observer une multitude de manifestants arborant le masque du héros de V pour Vendetta, référence directe à ce personnage se battant contre la léthargie dans laquelle le peuple est plongé depuis qu’il est dirigé par un gouvernement totalitaire.S’il n’assume pas du tout le film qui a été tiré de sa BD (il a même demandé à ce que son nom soit retiré du générique, jugeant que les producteurs avaient "prostitué" son "bébé"), l'auteur de l'intrigue Alan Moore savoure au micro de The Guardian le fait que son histoire ait pu inspirer des gens : "Je crois bien que quand j’écrivais V pour Vendetta, je me suis dit en secret : ‘Est-ce que ça ne serait pas génial si ces idées avaient un impact sur le monde ?’. Alors quand on commence à voir ce phénomène se répandre pour de vrai… Ca fait tout drôle. C’est comme si ce personnage créé il y a 30 ans sortait de la fiction."Dans l’une des dernières scènes du film, des milliers de personnes se réunissent derrière le masque de V. Une situation qui a depuis été aperçue dans de vraies manifestations : "Quand vous voyez une horde de V, je pense que ça laisse entendre que ceux qui protestent ne font qu’un, qu’il forment une même organisation (ce 99% de mécontents, dont on entend tellement parler). En soi, c’est formidable. Je comprends tout à fait pourquoi ils ont repris cet élément." On ne peut s’empêcher de se dire que sans le film produit par les frères Wachowski, le personnage n’aurait pas été aussi célèbre auprès d’un large public. Moore, lui, s’amuse plutôt de la situation dans laquelle cet engouement pour le masque a placé le studio : "Je trouve ça comique de voir comment la Warner gère ce sujet sensible. C’est plutôt embarrassant d’être une grosse société qui semble profiter de protestations qui critiquent justement ce type de sociétés," s’amuse-t-il après avoir expliqué qu’il a eu vent d’une hausse massive des ventes de masques de V en marge des manifestations et que les bénéfices de ces ventes vont dans la poche de la Warner Bros. "Ce n’est pas vraiment un phénomène avec lequel ils voulaient être associés, continue Alan Moore. Pourtant, ils n’aiment pas du tout dire non à l’argent, c’est contre leur instinct. Au final, je trouve tout cela plus drôle qu’agaçant. "