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Séraphine aura donc raflé la mise. Après des prix techniques, le scénario, l'actrice maintenant. Yolande Moreau décroche donc le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Séraphine. Ce deuxième César (elle a déjà reçu le César de la meilleure actrice et celui du meilleur premier film en 2005 pour Quand la mer monte) confirme le talent sur d'une actrice discrète et hors-norme. C'est un peu l'inverse de Cassel si l'on veut. Même quand elle faisait l'innocente chez les Deschiens, on voyait bien qu'elle était une grande comédienne, capable d'infléchir son personnage. On en a eu plusieurs fois la confirmation (dans Louise Michel ou Quand la mer monte) mais avec Séraphine, Yolande Moreau donne toute sa mesure. Parce qu'elle est incarne le film. C'est elle qui fait monter la tragédie sous le ton de la chronique ; elle qui met de la démesure dans cette histoire racontée de manière feutrée. Yolande Moreau dissèque son personnage, présente d'abord les racines paysanne, puis met en évidence le mysticisme catholique et enfin la vocation artistique de Séraphine. Une fois dévoilées toutes les strates de cette artiste hors du commun, Yolande Moreau passe de l'une à l'autre avec une grâce déconcertante, qui tient le film. Une performance qui valait bien cette récompense !