Le Dr Steven Shafer, anesthésiste et spécialiste du Propofol, était entendu dans le cadre du procès sur la mort de Michael Jackson jeudi 20 octobre 2011. Selon lui, le médecin Conrad murray aurait injecté une dose de Propofol nettement supérieure à ce qu'il a annoncé à la police lors de sa déposition après le décès de son patient.Avant d'être interrogé vendredi par la défense, Steven Shafer, médecin spécialiste de l'anesthésiologie mondialement reconnu est passé à la barre cette semaine dans le cadre du procès de Conrad Murray, le médecin de Michael Jackson accusé d'homicide involontaire dans l'enquête sur sa mort.Conrad Murray s'est comporté en "employé"Mercredi, il a d'abord tenu à "rassurer les patients" qui, depuis qu'ils savent que le roi de la pop est décédé après "une grave intoxication au Propofol", ne sont plus rassurés par l'anesthésie. Pour cela, il a diffusé une vidéo dans laquelle une injection au propofol est effectuée dans les règles de l'art, en milieu hospitalier. Il a également décrié le recours au Propofol pour soigner l'insomnie, comme le faisait le Dr Murray. "Cela a été pratiqué sur Michael Jackson et à ma connaissance sur personne d’autre, dans l’Histoire", a-t-il déclaré. Selon lui, Conrad Murray s'est comporté en "employé" avec Michael Jackson, et non en médecin. De plus, il a énuméré ses nombreuses fautes professionnelles, avec d'abord un manque de suivi "minute par minute" étant donné son état. Shafer révèle également que "Michael Jackson essayait de respirer, mais sa langue était tombée au fond de sa gorge. Lui relever le menton, rien que ça, ou poser une voie respiratoire pour déplacer la langue. C’est peut-être ce qui aurait suffi pour lui sauver la vie."Conrad Murray aurait menti à la policeJeudi, ce spécialiste du Propofol s'est attardé sur la quantité de sédatifs donnée au patient avant sa mort, qui selon lui était nettement supérieure - quatre fois plus de propofol et dix fois plus de lorazepam - à ce que le docteur Murray a déclaré à la police deux jours après le décès. Dans son témoignage, ce dernier a expliqué qu'il avait procuré au chanteur deux doses de 2mg de lorazepam et deux doses de 2 mg de midazolam par intraveineuse. Le chanteur n'arrivant pas à dormir, il lui avait ensuite administré 25 mg de Propofol, avant de sortir "deux minutes".Quatre fois plus de Propofol qu'annoncéOr d'après le Dr Shafer, ce sont 100 mg de Propofol qui ont été fournis au chanteur, car "c'est le seul scénario qui puisse conduire à une concentration de propofol cohérente", a-t-il indiqué. Il a précisé que compte-tenu du métabolisme de cet anesthésiant, si une telle concentration a été retrouvée dans son sang, c'est "qu'il est mort alors que l'infusion de Propofol était en cours". "Le niveau de concentration aurait baissé très rapidement" si Conrad Murray était intervenu immédiatement, a-t-il ajouté. Comme l'avait avancé le médecin légiste avant lui, la thèse de l'auto-injection n'est pas possible, puisqu' "on ne peut tout simplement pas se réveiller d'une anesthésie" pour se faire ça soi-même. Aussi, Shafer a qualifié ce scénario de "fantaisiste".Dix fois plus de LorazepamEnfin, la quantité de lorazepam trouvée dans l'estomac du chanteur était trop faible pour qu'il en ait avalé huit comprimés de lui-même. Selon Shafer, le sédatif n'a pu être administré que par intraveineuse, et donc en quantité bien plus importante que deux doses de 2 mg évoquées avec la police. Ainsi, entre minuit et cinq heures du matin, ce sont environ 10 doses de 4 mg qui lui ont été données.Ce témoignage clé remet donc en cause toute la défense du médecin de 58 ans, qui risque jusqu'à quatre ans de prison en cas de condamnation pour homicide involontaire.