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Nathalie Baye est l’héroïne de cinq courts-métrages écrits pour elle, diffusés ce soir à 22h20 sur Canal+. Rencontre de Télé 7 Jours avec une grande…

Nathalie Baye est l’héroïne de cinq courts-métrages écrits pour elle, diffusés ce soir à 22h20 sur Canal+. Rencontre de Télé 7 Jours avec une grande…Qu’avez-vous appris sur vous-même en faisant cette Collection, présentée en avant-première au Festival de Cannes ?Il fallait se glisser d’un personnage à l’autre avec juste deux jours de battement entre chaque film. En arrivant, je ne voulais pas que le réalisateur pense que j’avais encore la tête dans le tournage précédent et déjà la moitié d’une jambe dans le prochain ! Ça m’a rappelé l’importance de la disponibilité, que m’a apprise Godard. L’humilité est un apprentissage. Quand on sort du Conservatoire, on se la pète, mais on est nul !Autour de ce projet, "Ecrire pour Nathalie Baye", Canal+ a reçu 487 scénarios de jeunes réalisateurs. Comment avez-vous choisi ces cinq-là ?Pour l’émotion ressentie en les lisant et pour leur cohérence. Un court-métrage, c’est comme une nouvelle, il ne doit pas aborder trop de choses. J’ai lu la trentaine de dossiers présélectionnés par la chaîne, sans privilégier ceux qui étaient envoyés par le copain de quelqu’un qui avait travaillé avec moi par exemple !En quoi ces histoires vous ont-elles touchée ?Le côté dingue de Dormir debout, l’histoire d’une somnambule qui saccage tout, m’a amusée. Dans Bye bye, j’ai adoré la relation tantôt nostalgique, tantôt gaie entre la mère et ses filles. Et je trouve la cruauté du casting filmé dans Le premier rôle d’une justesse incroyable !Les personnages vous ressemblent-ils ?Non, j’ai eu l’impression de jouer des personnalités éloignées de la mienne, et différentes les uns des autres. Un beau cadeau pour une actrice ! Même dans Le premier rôle, de Mathieu Hippeau, où c’est moi-même que j’interprète en train de faire passer un casting à un débutant pour ma première réalisation, il ne s’agit pas de moi. Ce qui m’intéresse, c’est le vertige, ce voyage entre soi et le personnage dans lequel on essaie de se lover.Justement, seriez-vous tentée de passer derrière la caméra ?J’y viendrai peut-être, en commençant par un court-métrage. Si c’est un désastre, autant que ce soit un petit désastre ! Mais une chose me fait très peur car j’aime tellement jouer : si je me mets à réaliser, on ne va plus m’offrir de rôles. Les cinéastes se diront : "Elle va nous emmerder en nous disant où placer la caméra !"Dans Je voulais vous dire, vous interprétez une actrice troublée par son public. Elle se demande si la vie est plus importante que le cinéma. Et vous ?Je ne sais pas. J’avais de grandes discussions avec Truffaut à ce sujet. Il préférait le cinéma à la vie. Moi, jouer m’aide à vivre… Le septième art est une machine à rêves absolument merveilleuse. Mais la vie est très importante aussi.Interview Emmanuel Ducasse