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Candidat à l’Académie française, Patrick Poivre d’Arvor sort Rapaces, un polar corrosif qui se déroule en pleine campagne électorale.

Vous mettez en scène un patron de chaîne jaloux de ses journalistes au point qu’il les place sur écoutes…Patrick Poivre d'Arvor : Ils sont moins bien payés que les stars alors qu’ils ont beaucoup plus de responsabilités, d’où certaines frustrations. Un patron de chaîne m’a dit un jour : "Le média est toujours plus fort que ses stars". Quant à l’espionnage, c’est devenu une pratique courante. Voyez les affaires Renault et Ikéa, et ces complicités étranges avec un milieu policier très poreux. Je n’ai rien inventé.Vous n’êtes tendre avec personne. Les juges sont carriéristes, les dirigeants de télé cyniques, les journalistes mégalos…Il ne faut pas tout prendre au premier degré. C’est d’abord une grosse farce, un petit foutage de gueule d’un milieu que je connais très bien.À la limite du règlement de compte, on vous sent parfois amer…Surtout pas ! La vie m’a trop gâté pour l’être. Ce métier est noble même si le milieu est parfois décevant. Il ne s’intéresse qu’à l’audience, plus rarement au contenu et condamne tout le monde à la frivolité. Vous ne nous aviez pas habitué aux romans policiers…C’est vrai. Vingt ans après Le loup et la bergerie qui mettait en scène l’enlèvement de Philippe Léotard au moment où son frère, François, était ministre, j’ai eu envie de remettre le couvert. Rien de plus jouissif et de plus amusant que la mécanique du polar. Comme pour une série télé, chaque chapitre est un épisode en soi avec sa dramaturgie et sa chute.Interview Philippe Lecardonnel de Télé 7 jours* Rapaces, Le Cherche midi, 310 pages, 17 euros