Jar City

Pas sûr que ce film, qui a cartonné sur place, réalise le même résultat hors de ses frontières. Le scénario, inutilement complexe (il lie deux affaires différentes à quarante ans d’intervalle), multiplie les flash-back et finit par fatiguer. Reste l’affirmation d’un metteur en scène solide qui ne devrait pas tarder à être appelé par Hollywood.

Sous le polar, se cache une réalité sociale bien loin des clichés : pas d’Islande sauvage et majestueuse ni de massifs et blonds aventuriers mais un pays maussade et gris, touché par la misère sociale et affective où se terrent un lot de marginaux et de paumés, quelques sales secrets. La peinture se double d’une réflexion sur la famille (suggérant que les fautes des parents retombent sur les enfants et que nul n’est innocent), en utilisant un fait réel : la création d’une banque de données génétiques et médicales de la population islandaise. Un vrai film de SF. Adapté du roman éponyme d’Arnaldur Indridason, nouvelle star du roman noir nordique, ce polar noir et âpre annonce un réalisateur à suivre.