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Certains étaient attendus, d’autres pas. Ils ont tous déçu. Revue des ratages de l’année.

10. Warcraft
De Duncan Jones

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« Notre monde était en train de mourir » explique Durotan le chef des Orcs quand on lui demande pourquoi il a envahi la terre. Le cinéma aussi a-t-on envie de lui répondre quand on voit la bouillie CG de Warcraft. Duncan Jones - a qui l’on doit pourtant les excellents Moon et Source Code - a visiblement été dépassé par ses SFX supervisor et sa production design qui ont eu la main lourde sur les effets hideux qui feraient passer Donjons et Dragons pour le Citizen Kane de la fantasy. Epique ? Oui. Epique Fail.

 

9. Remember
D’Atom Egoyan


Atom Egoyan aime flirter avec la ligne rouge et c’est pour ça qu’on aime Exotica, De Beaux lendemains ou Le Voyage de Felicia, autant de films où le Mal prend les atours de la normalité. Le cinéaste canadien peut aussi avoir la main lourde comme dans ce pénible Remember, portrait d’un vieillard sénile à la recherche du nazi qui l’avait torturé. Démonstratif et bourré de clichés, le film s’achève sur un twist embarrassant qui résume le dangereux simplisme de l’entreprise.

 

8. Criminal – Un espion dans la tête
D’Ariel Vromen


Un barjo sanguinaire hérite de la mémoire d’un gentil espion et devient moins… sanguinaire ? Impossible de se concentrer sur l’intrigue, il n’y en a pas. Pas moyen de se raccrocher au style, à l’ambition ou à une cinématographie compétente. Unique valeur de ce glorieux nanar post-Taken : la performance de Costner en Punisher des familles. On aurait pu s’en contenter en DTV.

 

7. Nos souvenirs
De Gus Van Sant


Hué à Cannes en 2015 (où il était présenté sous le titre Sea of Trees / La forêt des songes), laborieusement retitré Nos souvenirs pour sa sortie en France un an plus tard, le dernier Gus Van Sant a bénéficié des meilleurs experts marketing pour faire oublier ce qu’il était : un affreux pensum métaphysico-existentiel –les experts ont même enlevé de l’affiche tout lien avec Cannes. Ça n’a pas suffi.

 

6. Iris
De Jalil Lespert


Avec ses scènes de partouze filmées comme des pub pour cosmétiques et son twist redouté (qui aboutit à une improbable caricature de pervers sexuel, inspiré du banquier Edouard Stern), Iris flirte avec le nanar -maquillé en thriller érotique sophistiqué. Embarrassant ? Embarrassant.

 

5. Bad Moms
De Jon Lucas et Scott Moore


2016 aura été une année compliquée pour la comédie US (à part Sausage Party, pas grand-chose à sauver) mais Bad Moms a enfoncé le clou : une heure quarante d’hystérie totale qui aligne les clichés, sous couvert de libérer ses personnages de la tyrannie d’être une mère parfaite. De loin le pire de ce que les États-Unis avaient à nous proposer au rayon rigolade.

 

4. L’Idéal
De Frédéric Beigbeder

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Quand Beigbeder a écrit Au secours pardon en 2007, le bashing anti-mode battait son plein. Neuf ans plus tard, la satire au vitriol du milieu de la beauté paraît un brin ringarde. Imaginer Audrey Fleurot en Anna Wintour française (et donc en épigone de Meryl Streep dans Le diable s’habille en Prada) est plus qu’un ratage : une insulte au mauvais goût. On oublie donc cet Idéal pas idéal et on revoit 99 Francs, le seul film qui vaille sur le dandy décadent Octave Parango.

 

3. Divergente 3
De Robert Twenke


Dire du mal de ce film est à peu près aussi épuisant que de le regarder. Après deux volets plutôt sympatoches dans le genre "copie d'Hunger Games", la série Divergente s'effondre avec le troisième volet. Imbitable au dernier degré, laid à faire peur, (dés)incarné par des acteurs encore plus transparents (mention spéciale à Jeff Daniels et Miles Teller) que les CGI rose bonbon du décor du film, une post-apocalypse très très post et pas très apocalypse. Son échec en salles aux Etats-Unis a causé l'annulation de Divergente 4, remplacé par un projet de téléfilm et/ou de série télé. Problème : aucun acteur de Divergente ne semblait être au courant. Lionsgate aurait depuis relancé l'idée de faire quand même Divergente 4. Rien ne presse...

 

2. Ben-Hur
De Timur Bekmanbetov 


Au beau milieu de Ben-Hur il y a cette scène : une bataille navale vécue sur le rang des galériens. Une scène de péplum 2.0 dégénéré et brutal, quelque part entre 300 et Gladiator. Ce qui était, au fond, la promesse du film lorsque les producteurs ont décidé d'engager le Russe rigolo Timur Bekmanbetov à la réalisation. Le problème c'est que quand cette scène arrive il n'y avait déjà plus aucun espoir pour le film, abyssal de paresse et d'opportunisme, même pas divertissant, débordant de bondieuserie mal digérée (joué par le très bon Rodrigo Santoro, Jésus a plus de charisme à l'écran que Ben-Hur et Messala réunis). Cette année, La Résurrection du Christ avec Joseph Fiennes avait une autre gueule.

 

1. Jane got a gun 
De Gavin O'Connor


On devait l’aimer. On devait même l’aimer très fort ce film. Un western mis en scène par Lynne Ramsay, avec une femme dans le rôle titre ; une histoire de vengeance portée par Portman qui ressemblait de loin à la Stanwick de Quarante tueurs . Et puis… Et puis Lynne Ramsay a quitté le plateau avec fracas, s’est fait remplacer par le tout mou Gavin O’Connor, le budget a été revu à la baisse et l’ambition aussi. Le scénario béant, le jeu figé des comédiens/comédiennes, la moustache d’Ewan McGregor, les babillages incessants des personnages qui partagent leurs affres existentiels alors qu’on leur tire dessus… le résultat est plus que décevant. Calamité Jane.