Toutes les critiques de Juno

Les critiques de Première

  1. Première
    par Claire Fortier-Durand

    Deux ans après son Thank you for Smoking, Jason Reitman revient en grande forme avec Juno. Le cinéaste n’a rien perdu de son insolence, mais la tendresse a remplacé le cynisme. Juno, 16 ans, apprend qu’elle est enceinte et décide des chercher les parents parfaits pour adopter son bébé. La grossesse à l’adolescence n’est plus un sujet tabou, mais les idées de la jeune fille devraient susciter le débat. Pourtant, Juno ne cherche jamais à délivrer un message : Reitman se contente de suivre le parcours d’une adolescente vers la maturité. Casting de choix (Ellen Page définitivement talentueuse, Jennifer Garner surprenante…), dialogues caustiques, humour acéré, tous les ingrédients sont rassemblés pour faire de ce Juno un film incontournable de ce début d’année.

  2. Première
    par Julien Welter

    Le fils d'Ivan Reitman n'évite aucune situation délicate mais sait les rendre attachantes grâce à un humour tendre et dévastateur. Un ton à la fois réaliste et fantasque qui ne serait toutefois rien sans la scénariste Diablo Cody. Armée de sa culture pop-corn et de dialogues truffés de "slang", elle accouche d'un récit et d'une héroïne à son image: barrée mais responsable, impulsive mais attachante.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Cécile Mury

    Nommée aux Oscars (meilleur film, réalisateur, scénario original, meilleure actrice), cette chronique bourrée d'énergie vitale, d'humour et de tendresse rugueuse, est plus proche d'un film irlandais comme le Snapper de Stephen Frears que de l'habituelle comédie hollywoodienne. Juno, film sur une fille qui devient mère avant de devenir femme, n'embellit pas la réalité, les rapports de couple, la famille, la sexualité... Mais il l'oxygène considérablement.

  2. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    La mise en scène de Jason Reitman se plie à son sujet. La manière sardonique de Thank You for Smoking fait place à une légèreté fantasque faite d'attention un peu distante à l'égard des personnages, d'un traitement ironique de l'espace (l'opposition entre le capharnaüm des McGuff et la décoration stérile de la McMansion), d'un goût certain pour l'absurde (les lycéens en short de satin qui traversent régulièrement l'écran).

  3. Le JDD
    par Barbara Théate

    On est loin du drame larmoyant ou du film pour ados lénifiant. Ici, pas de personnages stéréotypés, ni d'idées toutes faites. Juno traite d'un sujet grave sur un ton décalé et plein d'humour, sans jamais chercher à faire la morale. La jeune Ellen Page mérite bien sa citation à l'Oscar pour sa composition d'ado culottée et attachante.

  4. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Vif, intelligent, bourré d'humour subtil, doté d'une sacré personnalité et d'une interprétation premium, ce petit film (par le budget) a vraiment tout d'un grand.

  5. Elle
    par Helena Villovitch

    De la part du réalisateur Thank you for smoking, on s'attendait à une nouvelle satire grinçante de la société américaine. En fait c'est tout le contraire ! De l'humour, il y en a, mais c'est un second degré empreint de tendresse.

  6. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Vous avez aimé « Little miss Sunshine » ? Vous adorerez « Juno », son héroïne à la tchatche insolente, sa vitalité. Loin de traiter douloureusement le thème épineux d’une grossesse non désirée chez une toute jeune fille, les réalisateurs ont opté pour une comédie. Ils donnent une vision très pertinente de l’adolescence, où l’on passe sans raisons du rire aux larmes, où l’on peut être très vieux et très jeune, très fort et très fragile, mûr et infantile. Le charme fou de ce film très décalé, ironique et loin de tout cliché, doit beaucoup à la jeune actrice, la très prometteuse Ellen Page. Soutien sans défaillance, ses parents un brin ridicules sont croqués avec humour et tendresse, tout comme la petite ville américaine, ses lycéens, ses sportifs, ses maisons identiques. Passant de la comédie pure à la comédie douce-amère, le film a ton très neuf et un vrai regard.

  7. Paris Match
    par Christine Haas

    Aussi original qu'improbable, le scénario de Diablo Cody s'istalle dans un univers débarrassé de stéréotypes ados-adultes. Les situations loufoques et parfois moralement ambigües, les dialogues acides évoluent vers une étude de caractères teintée de gravité. Jason Reitman tord le cou aux clichés et évite les effets de mise en scène pour se concentrer sur ses formidables acteurs, à commencer par Ellen Page, le coeur du film et la grande révélation de l'année.

  8. Fluctuat

    Une ado de 16 ans tombe enceinte. C'est l'occasion pour Jason Reitman de faire vivre une communauté de personnages hauts en couleurs, sur fond d'humour estampillé « indépendant ». Juno vaut surtout pour l'interprétation d'Ellen Page (lire l'entretien).- Voir l'entretien vidéo avec l'actrice Ellen Page - Exprimez-vous sur le forum cinémaAnnoncé comme la nouvelle production cool et branchée que nous envoie l'Amérique, Juno traite d'un sujet a priori tout sauf léger, celui de la grossesse adolescente. Car l'ambition de Jason Reitman est bien d'aborder une question potentiellement larmoyante par le biais d'une énergie pop. Ainsi, la situation du personnage constitue un simple point de départ pour dessiner une Amérique différente, posée, presque nonchalante. Ici les ados ne sont pas hystériques, obsédés et alcooliques mais seraient plutôt du genre caustiques, posant un regard distant sur les choses de la vie. Le caractère de Juno MacGuff est donc la star du film : lucide et couillue, la jeune fille, brillamment interprétée par Ellen Page (ici en entretien) s'avère davantage préoccupée par son esprit que réellement martyrisée dans son corps. De même, la famille recomposée dans laquelle elle évolue incarne une sorte de modèle politico-progressiste, qui rappelle en partie le camp constitué par Kevin Spacey et sa fille dans American Beauty.Cependant, la finalité du projet paraît si inoffensive que le bât blesse parfois. Le début du récit manque de naturel et on a du mal à croire que les choses se déroulent avec tant de facilité ; la mollesse des parents à l'annonce de la grossesse a tout de la pose «cinéma indépendant américain», ouvrant la voie à un certain manque d'incarnation des situations. Mais cette sensation de « cocooning » devient finalement la marque d'une identité assumée. La relation que noue Juno avec les futurs parents adoptifs (Jennifer Garner et Jason Bateman) exprime bien les angoisses du couple trentenaire pavillonnaire, même si la critique prend des allures aseptisées. Quand le mari fait écouter à Juno la chanson « Superstar » de Sonic Youth, censée exprimer son malaise existentiel, il fait surtout songer à un vendeur de disques présentant la B.O du film. Cette volonté d'égratigner tendrement l'americain way of life, sans jamais savoir quoi lui substituer, sonne comme un aveu d'impuissance. Mais une impuissance souriante ; c'est déjà ça. Juno De Jason Reitman Avec Ellen Page, Jennifer Garner, Michael Cera, Jason Bateman Sortie en salles les 6 Février 2008 Illus. © Twentieth Century Fox- Exprimez-vous sur le forum cinéma - Lire le fil réalisateur sur le blog cinéma