Cannes, ses films, ses stars et... ses soirées ! Mais cette année, elles ne seront pas que sur la Riviera. Entre La Grande Bellezza et Gatsby, deux films (en attendant de voir le reste) mettent en scène des soirées décadentes et terminales où les sons envoutants rythment l'écoulement du champagne, du temps qui passe et d'une tristesse sourde. Mais quel est vraiment le meilleur dancefloor ?La Grande BellezzaC'est quoi ? Cinquième débarquement cannois pour Paolo Sorrentino (depuis Les Conséquences de l'amour tous ses films se sont retrouvés sur la Croisette), La Grande Bellezza est le portrait d'un cynique mélancolique interprété par son acteur fétiche, le génial Toni Servillo. Entre la tentation du grotesque, le gouffre psychologique et existentiel de son héros, la frime technique et le mélo déchirant, La Grande Bellezza (fortement influencé par Huit et demi) est peut-être le meilleur film du cinéaste. Le plus fou et le plus dansant.  Let's go party : Jep traverse un monde déliquescent et opère plusieurs stations dans des fêtes romaines décadentes. Des orgies tristes où les gens s’amusent moins qu’ils gaspillent leur talent et cachent leurs misères existentielles et leurs petits arrangements. On boit, on se touche, on s'embrasse et on s’échoue comme des baleines felliniennes entre nains priapiques, danses chaotiques et exutoires, coke et techno. Le héros traverse ça comme Virgile et Dante les cercles de l’enfer, au ralenti et avec superbe. Beau. Triste. Un peu effrayant.On y croise qui ? Outre Toni Servillo qui surplombe ces fiestas de son détachement ironique, on croise toutes les beautés italiennes des 80's (Isabella Ferrarri, Serena Faggioli ou Sabrina Ferilli). Fanny Ardant passe dans un plan, mais elle n'a visiblement pas pu rentrer à la soirée... Gatsby le magnifiqueC'est quoi ? Une relecture (post-)moderne du roman de Fitzgerald par Baz Moulin Rouge Luhrmann. Leo diCaprio dans le rôle du magnifique et Tobey Maguire dans celui du narrateur s'affrontent dans le New York des années 20. On boit du champagne, on se drague, on se montre et... on danse. Bling bling, forcément bling bling, il n'y avait pas mieux pour ouvrir le festival de Cannes.  Let's Go Party : Même si l'action du film est située en 1925, les jet setters new-yorkais de Baz Luhrmann connaissent par coeur tous les tubes de 2010. Beyonce, Jay-Z, Lana del Rey… Ici, les fêtes symbolisent moins la décadence que le désir du personnage principal d’être aimé. Revanche du nouveau riche, les soirées pop-pourries de Gatsby sont le reflet de son extraordinaire complexe d’infériorité. Clinquantes et kitschs, mais aussi lumineuses (il faut séduire Daisy), elles doivent traduire la frénésie du jazz 20’s. Un peu mélancoliques, mais très fardées et beaucoup plus innocentes aussi que celles de Sorrentino.On y croise qui ? Que des beautiful people hollywoodiens : Leonardo DiCaprio croise Tobey Maguire, Carey Mulligan, Isla Fisher, Joel Edgerton, Jason Clarke. Le carré VIP sera bondé et la montée des marches risque d'être affolante.