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1. Passer à autre chose« La sortie du dernier volet de Twilight a été un soulagement. Je serai éternellement reconnaissante de ce succès, mais les choses avaient pris de telles proportions que je ne regrette pas que cette expérience soit derrière moi. Ça peut paraître étrange de dire ça alors que je suis déjà en train de promouvoir un autre film, mais Les Âmes vagabondes n’a rien à voir, c’est un autre monde. Dans Twilight, tout est gris, parcourupar une angoisse adolescente. C’est aussi une histoire très “contenue”, totalement axée sur la romance entre les deux héros. Les Âmes vagabondes me semble beaucoup plus vaste, aborde une plus grande variété de thèmes. Et même s’il y est question d’aliens (des extraterrestres ont envahi la Terre et utilisent les humains comme “hôtes”), je le trouve plus ancré dans la réalité. »2. Se diversifier« L’année dernière, j’ai produit un petit film indépendant, Austenland (présenté en janvier à Sundance), et je me suis rendu compte que je n’avais pas appris autant que je le pensais en devenant productrice sur les deux derniers Twilight. Nous n’avions pas de studio pour nous accompagner ni de personnes plus expérimentées sur qui nous reposer, et j’ai découvert à la dure en quoi consistait réellement ce métier. C’est en commettant des erreurs qu’on apprend le plus. »3. Faire confiance au hasard« Pour Les Âmes vagabondes, j’avais mon mot à dire sur le choix des acteurs et du metteur en scène. Quand Nick Wechsler, qui est producteur du film avec moi, est venu me voir pour me proposer d’adapter le livre au cinéma, il m’a demandé de dresser une liste de mes cinq films de science-fiction préférés. En premier, j’avais mis Bienvenue à Gattaca ainsi que The Truman Show, même si ce n’est pas à proprement parler de la SF, sans savoir qu’Andrew Niccol en avait signé le scénario. Nick avait déjà travaillé à plusieurs reprises avec Andrew et lui a donc proposé le projet, qu’il a tout de suite accepté. Le hasard fait parfois bien les choses. »4. Écouter les autres« Lorsque nous avons commencé à travailler sur Les Âmes vagabondes, j’étais encore plus impliquée que je ne l’avais été sur Twilight. J’ai vraiment collaboré de près avec Andrew Niccol sur la conception du film. Il m’a proposé un certain nombre de changements et je dois dire que je préférais largement ses idées aux miennes. J’étais dégoûtée de ne pas pouvoir réécrire le livre pour les utiliser. (Rire.) Andrew vient d’ailleurs de m’envoyer un mail avec ses suggestions pour la suite. Sauf que mon problème n’est pas d’avoir des idées mais de trouver le temps de les formuler ! »5. Trouver l’équilibre« Aujourd’hui, j’ai la sensation de faire deux métiers qui ne sont pas forcément complémentaires. Produire un film est extrêmement chronophage, surtout si vous devez ensuite en assurer la promotion, et ça m’empêche de me consacrer autant que je le souhaiterais à l’écriture. En même temps, l’inspiration naît souvent des rencontres que vous faites, des choses que vous vivez à l’extérieur, donc si ça se trouve, monexpérience de productrice finira par profiter à mes romans. L’écriture est un processus solitaire pour certains, mais pas pour moi. Difficile de me sentir seule avec tous ces personnages qui peuplent mon imagination... La vraie différence avec la production, c’est que ces personnages, eux, font exactement ce que vous voulez lorsque vous leur demandez. (Rire.) »6. Dompter ses attentes« Je ne me leurre pas : je sais qu’un succès comme Twilight n’arrive qu’une fois dans une carrière et qu’il est inutile d’essayer de le reproduire, ou même d’espérer qu’il se reproduise. Ce dont je rêve aujourd’hui, c’est juste d’avoir plus de temps. Le temps de finir la suite des Âmes vagabondes, que j’écris en ce moment, et de pouvoir coucher sur le papier toutes ces idées qui se bousculent dans ma tête. »Propos recueillis par Mathieu CarratierLes Âmes vagabondes, d'Andrew Niccol, avec Saoirse Ronan, Jake Abel, Max Irons, Diane Kruger, demain dans les salles :