Choix n°1 : La Planète des Singes : L'Affrontement, de Matt Reeves, avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman...Synopsis : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains ayant survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre. Suite de La planète des singes : les origines.L'avis de Première : En 1968, les choses étaient claires. La star de La Planète des Singes, c’était Charlton Heston, et personne d’autre. Témoignant d’un fascinant renversement des valeurs au sein de l’industrie hollywoodienne, la saga a progressivement écarté le facteur « humain » de l’équation qui fait son inoxydable succès. James Franco, John Lithgow et Freida Pinto, héros du reboot sorti il y a trois ans, ont ici été remplacés par Jason Clarke, Gary Oldman et Keri Russell, dans les rôles respectifs du bon gars, du vieux sage et de la plante verte. Mais on ne trouvera personne pour les pleurer. Si le monde entier trépigne d’impatience à l’idée de voir L’Affrontement, c’est pour Andy Serkis, interprète de César et promoteur infatigable de la performance capture, en charge d’incarner TOUS les enjeux du film, dramaturgiques aussi bien que technologiques. Et de ce point de vue-là, ce nouveau volet est un succès incontestable. Un vrai zénith en terme d’« incarnation » simiesque. La précision des gestes et des postures, l’effet de réel saisissant, le trouble qui s’empare de nous quand les primates prennent la parole… Comme tout blockbuster digne de ce nom, L’Affrontement parle ainsi, en filigranes, des frontières techniques qu’il s’emploie à repousser. C’est l’histoire d’un langage à assimiler, d’une bataille à mener, d’une place forte à conquérir. Presque un péplum. Le récit d’un triomphe. Celui de Serkis, donc, un comédien qui aura réussi à incarner tout un pan du cinéma mainstream contemporain sans jamais montrer son visage. Gloire à lui, César du meilleur acteur.Bande-annonce : Choix n°2 : Echo de Dave Green, avec Theo Halm, Reese Hartwig...Synopsis : Tuck, Munch et Alex sont les meilleurs amis du monde. Mais la construction d’une autoroute passant à travers leur quartier force leur famille à déménager et menace leur amitié. Quelques jours avant leur départ, le groupe découvre une série d’étranges messages cryptés sur leur smartphone. Convaincus que cela cache quelque chose, ils décident de se lancer ensemble dans une dernière aventure et vont faire une découverte au-delà de l’imaginaire : échoué sur Terre, un mystérieux petit extraterrestre se cache et est activement recherché par le Gouvernement.L'avis de Première : Un found footage où des morveux scotchés à leurs portables rencontrent le troisième type ? On ne va pas se mentir, il s’agit d’un remake 2.0 du E.T. de Steven Spielberg avec le même enjeu téléphone-maison et le même antagonisme du gentil alien versus les méchants hommes au pouvoir. C’est aussi un film de bande à la Stand by Me : les trois potes, plus attachants que têtes à claques, vivent dans un quartier menacé par la construction d’une autoroute et savent qu’à la fin de l’été, ils devront se séparer. Nostalgique des films d’aventures des années 80, Dave Green traduit l’angoisse de se perdre par le merveilleux. On oubliera les placements de produit, même ironiques (Google peut t’aider à conduire une voiture), pour vanter l’agréable frisson procuré par cette faille temporelle. Comme si des Goonies découvraient, les yeux écarquillés, les possibilités technologiques de notre futur proche et s’en goinfraient avec un ludisme contagieux et un appétit de sale gosse. On n’en espérait pas tant.Bande-annonce : Choix n°3 : New York Melody de John Carney, avec Keira Knightley, Mark Ruffalo...Synopsis : Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d'autant plus magique pour les deux anglais qu'on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l'idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée de presse. Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l'emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa plus dangereuse passion : l'alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,... Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique... Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons...L'avis de Première : Des guitares acoustiques, de jolies mélodies et beaucoup, beaucoup d’amour... John Carney reprend ici les éléments qui avaient fait le petit succès de sa comédie musicale Once, Oscar de la meilleure chanson en 2008. Derrière la romance sucrée et les interrogations musicoexistentielles (Une chanson peut-elle sauver votre vie ? était le titre de travail du film), New York Melody fait mine de partir en guerre contre les méchants capitalistes des maisons de disques et les popstars opportunistes. Il y a quelque chose d’assez désopilant à entendre les personnages revendiquer à tout bout de champ leur « authenticité » dans un film par ailleurs calibré pour ne froisser personne et qui ferait passer Norah Jones pour Sid Vicious. Seulement voilà : Ruffalo est impayable en mélomane décavé, Keira Knightley adorable en folkeuse au coeur d’or et l’énergie de l’ensemble franchement communicative. De la guimauve ? Absolument. Mais qui, pour le coup, a plutôt bon goût.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici