George Miller - Les Sorcières d'Eastwick : "Jack est extraordinaire"
Warner Bros

En septembre 1987, le réalisateur de Mad Max racontait dans Première avoir adoré diriger Jack Nicholson. Flashback.

Après avoir passé la soirée de dimanche avec le maléfique Claus Von Bülow, incarné par Jeremy Irons, place au Diable en personne : Jack Nicholson revient ce soir sur Arte dans Les Sorcières d'Eastwick. Une adaptation très réussie du livre éponyme de John Updike par George Miller (Mad Max), dont les trois héroïnes sont interprétées par CherSusan Sarandon et Michelle Pfeiffer. Elles y incarnent des jeunes femmes espiègles et indépendantes, qui se morfondent dans la très puritaine petite ville d'Eastwick ou jadis furent brûlées maintes sorcières accusées de commerce avec le Diable. Nos trois belles se réunissent tous les week-ends et babillent gaiement à bâtons rompus de tous et sur tout. Jusqu'au jour où un extravagant personnage, un certain Daryl van Horne, s'installe dans la demeure la plus somptueuse de la ville...

A sa sortie, en 1987, Première ne tarissait pas d'éloges envers cette oeuvre riche. Celle-ci aurait dû initialement être portée par Bill Murray, mais après avoir vu la prestation hors-normes de Nicholson, on a du mal à imaginer quelqu'un d'autre dans le rôle ! Voici un extrait de la critique de Michèle Halberstadt : "Les Sorcières d'Eastwick est une comédie franchement rigolote où les personnages doivent beaucoup au charme de leurs interprètes. Les trois sorcières sont belles et spirituelles, chacune dans son genre. Quant au Diable, il fait du Nicholson, c'est dire s'il en fait des tonnes, mais le tout avec un tel panache, une telle jubilation, qu'on se laisse ensorceler."

Jack Nicholson donne la pleine mesure de son talent dans Pour le pire et pour le meilleur [critique]

Quelques pages plus loin, au cours d'un long portrait de George Miller, le cinéaste australien expliquait pourquoi ce comédien avait été une évidence pour ce rôle en particulier : "J'aurais dû le comprendre en regardant ses choix d'acteur. Sa manière d'interpréter des personnages à contre-courant des modes, pour un comédien de son âge, ne peut tromper. On ne peut pas jouer ainsi, se donner totalement à son métier, sans posséder une grande beauté intérieure. J'ai découvert quelqu'un d'extrêmement avisé et de profondément gentil. Aucun autre acteur américain n'est aujourd'hui capable de tenir ce rôle. Afin de trouver le ton juste de Van Horne, nous avons travaillé en étroite collaboration. Nous avons fini par tomber d'accord pour dire que c'était un Diable plus proche de la conception pré-chrétienne du démon, moins satanique que dans l'imaginaire qu'on a imposé ultérieurement. Jack est extraordinaire. (...) Lui qui a fait tant de films est toujours amoureux de son métier et tout aussi enthousiaste. Il n'a aucune crainte, aucun préjugé, à la différence de beaucoup d'acteurs qui, en vieillissant, tentent de se protéger en en faisant des choix plus timorés. Pour lui, c'est le contraire. Et en plus, il a atteint une maestria technique d'acteur époustouflante. S'il existait un monde parfait, Jack en serait l'acteur idéal."


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