Les Beaux gosses/Mes meilleurs copains : deux comédies sur l'amitié à ne pas manquer
Gaumont/Pathé

Gulli programme une soirée spéciale potes avec deux classiques français sortis au cinéma en 2009 et 1989.

Au printemps 1989, Jean-Marie Poiré, fort des succès du Père Noël est une ordure ou de Papy fait de la résistance, réunissait Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri et Jean-Pierre Darroussin pour une comédie bien sentie sur l'amitié, Mes meilleurs copains. Si ce fut un flop à sa sortie, le film s'est rapidement rattrapé grâce à ses multiples diffusions télé, devenant culte au fil des ans.

20 ans après, Riad Sattouf filmait à son tour une histoire de potes, mais d'une autre génération, en adaptant sa BD La vie secrète des jeunes. Pour le coup, Les Beaux gosses enregistra un joli succès (900 000 entrées en France), en plus de recevoir des critiques enthousiastes. Et lui aussi a été multi-rediffusé depuis sa sortie au cinéma, attirant des télespectateurs en nombre.

Gulli, la chaîne dédiée aux programmes pour enfants, diffusera ces deux films ce soir, mais dans le désordre : d'abord la comédie avec Vincent Lacoste à 21h05, puis son aînée à 22h45. Une programmation à ne pas manquer, même si elle n'est pas particulièrement enfantine !

Les Beaux Gosses, une bande originale au top !
Pathé

En 2009, Christophe Narbonne avait bien rigolé devant Les Beaux gosses. Voici la critique de Première :

"Si Les Beaux Gosses a bien des airs d’American Pie made in France, c’est avant tout un film très personnel qui brasse des influences diverses : Larry Clark (Kids) pour le côté naturaliste et cru, Patrick Schulmann (P.R.O.F.S.) pour l’héritage franchouillard assumé, les BD Fluide Glacial pour l’esprit punk et régressif. D’autant plus tordant qu’il est à peine caricatural, Les Beaux Gosses dresse en creux un portrait terrible de l’adolescence, cet âge où les pulsions hormonales se heurtent aux limites d’un physique souvent ingrat et d’un mental friable. Derrière son apparente nonchalance, le mol Hervé subit à la fois son prénom et une mère envahissante (Noémie Lvovsky, décidément taillée pour la comédie) qui lui demande chaque jour s’il s’est bien branlé ! Déjà culte."

Et sa bande-annonce :


En 2019, au moment de fêter les 30 ans de Mes Meilleurs amis, Thomas Baurez revenait sur son accueil particulier. D'abord ignoré, puis moqué pour sa mise en scène pas toujours raccord, le film a finalement conquis toute une génération sur la durée. Voici un extrait de sa critique :

"Personne ne s’était rendu compte que la désinvolture supposée de l’ensemble faisait en réalité corps avec des personnages incapables de trouver leur place et que l’apparente décontraction masquait l’angoisse d’une génération d’adultes qui, au seuil des années 90, pressentait un possible retour de bâton.

À l’écran, les personnages ne tiennent d’ailleurs pas en place, ne cessent de marquer leur inconfort, de buter contre un espace sans cesse morcelé. Richard, Jean-Michel, Éric et Antoine se lèvent, se rassoient, montent quatre à quatre des escaliers, entreprennent un raid à vélo en pleine nuit, impulsant une énergie bizarre et dévastatrice. Les flash-back forcément idéalisés contrastent avec un présent aux couleurs dévitalisées.

En cette fin des roaring eighties, Poiré et Clavier ne remettent pas en cause leur privilège de classe, ne pleurent pas un passé cool, ils déplorent simplement la mollesse d’un présent sans souffle ni vigueur. Aucun des protagonistes dans cette histoire n’a pour fonction de racheter les autres. La mélancolie semble interdire les mises au point, les sautes d’humeur. Seul Antoine (Khorsand), le théâtreux qui n’a pas renoncé à ses idéaux, exprime haut et fort ses doutes, mais ne trouve aucune oreille attentive auprès de ses « meilleurs copains ». On peut donc retirer le parapluie et laisser l’averse dégouliner sur les beaux costards de ce Copains d’abord français."

La bande-annonce de Mes Meilleurs copains :


Jean-Pierre Bacri : "Les histoires où tout le monde va très bien ne m'intéressent pas"