Affiches sorties de film mercredi 21 décembre 2022
Pyramide/ Jour2Fête/ Pathé- TF1 Studio

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
LES HUIT MONTAGNES ★★★★☆

De Charlotte Vandermeersch et Felix van Groeningen

L’essentiel

Adapté d’un roman italien adoré, un récit d’initiation dopé par des acteurs phénoménaux, une mise en scène vertigineuse et un cadre majestueux.

Depuis La Merditude des choses et Alabama Monroe, on sait que Felix Van Groeningen n’a peur du mélo, ni du trop-plein. Nouvelle preuve avec ce Huit montagnes, co-réalisé avec sa femme Charlotte Vandermeersch. Adapté du roman de Paolo Cognetti, le film suit de l’enfance à l’âge adulte Pietro, l’enfant solitaire de la ville, et Bruno, le gamin farou­che de l’alpage. Récit d'initiation mélancolique, Les 8 montagnes raconte leur histoire d’amitié et la manière dont ces deux copains grandissent, se construisent et s’éloignent pour mieux se retrouver. La chronique existentielle nous embarque dans des montagnes russes émotionnelles. Et l’émotion est là. Souvent inattendue. Pris à bras-le-corps dans une histoire intense, parfois violente, le spectateur suit les héros entre désenchantement et lyrisme. Incroyablement filmé et incarné, le film impressionne par sa maestria visuelle et sa manière de mettre l'homme face à lui-même, entre doute, renoncement et espoir émerveillé.

Gaël Golhen

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PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME

GODLAND ★★★★☆

De Hlynur Palmason

Un cadre carré, une photo à couper le souffle, la puissante beauté des paysages archaïques et le temps qui s’écoule en broyant tout sur son passage… Il y a quelque chose du cinéma des origines dès le début du film. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, Lucas, jeune prêtre danois, est envoyé en Islande pour construire une église et photographier la population locale. Mais pour ça, il va lui falloir : braver une mer agitée, traverser le pays à dos de cheval, cohabiter avec une équipe d’hommes revêches qui ne parlent pas sa langue et semblent le mépriser. Et son voyage évangélique se transforme en chemin de croix. Imaginé à partir de vraies photographies du XIXe retrouvées sur place, le film d’Hlynur Palmason raconte la lente désintégration morale d'un homme de foi. Un récit humain, un vrai voyage sensoriel doublé d’un geste plastique phénoménal.

Gaël Golhen

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PREMIÈRE A AIME

UNE FEMME INDONESIENNE ★★★☆☆

De Kamila Andini

Bien qu’un peu déstabilisant au départ, le parti pris d’un voyage dans le temps fait d’aller- retour entre présent et passé pour dessiner le portait de cette héroïne confrontée tout à la fois à l’histoire politique mouvementée de l’Indonésie, au poids du patriarcat et au sentiment de culpabilité qui l’étouffe se révèle le plus pertinent. Car il crée du romanesque dans ce récit d’une émancipation où sa meilleure alliée se révèlera la nouvelle compagne de son ex. Un hymne à la sororité.

Thierry Cheze

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PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIME

TEMPÊTE ★★☆☆☆

De Christian Duguay

Une jeune femme ayant grandi au milieu des chevaux dans le haras de ses parents voit son rêve de devenir jockey se briser un soir d’orage quand la pouliche qu’elle accompagnait depuis sa naissance, panique et provoque sa paralysie des jambes. Le point de départ d’une histoire de renaissance et de résilience au scénario cousu de fil blanc mais dopé par la manière spectaculaire dont le réalisateur de Jappeloup met en images les scènes de courses de chevaux qui valent, à elles seules, le détour.

Thierry Cheze

AEIOU : L’ALPHABET RAPIDE DE L’AMOUR ★★☆☆☆

De Nicolette Krebitz

Une comédienne sexagénaire à un moment critique de sa carrière où les propositions commencent à manquer tombe sous le charme d’un ado solitaire de 17 ans qui a tenté de lui voler son sac. Et les cours d’éloquence qu’elle lui donne vont constituer la première pierre vers une histoire d’amour transgressive et de fait impossible. Remarquablement interprété par Sophie Rois, ce film prenant souffre cependant de maladresses qui en abime quelque peu l’intensité, à commencer par l’écriture de la voix off compliquant inutilement un récit qui ne nécessitait aucun artifice pour le renforcer.

Thierry Cheze

RABIYE KURNAZ CONTRE GEORGE W BUSH ★★☆☆☆

De Andreas Dresen

Andreas Dresen (Le Temps des rêves) raconte ici le combat long de 5 ans de la turque Rabiye Kurnaz, mère courage qui a fait fi de tous les obstacles pour obtenir la libération du camp de Guantanamo de son fils, incarcéré sans preuve pour fait de terrorisme dans la foulée du 11 septembre 2021. L’interprétation de Meltem Kaplan – primée lors du dernier festival de Berlin – mérite à elle seule le détour mais Rabiye Kurnaz contre George W. Bush rejoint la longue liste de films dont on se dit, une fois que le mot fin apparu l’écran, que la forme documentaire aurait été plus appropriée pour raconter l’histoire captivante développée sous forme de fiction tant celle- ci (pourtant elle aussi étrangement primée à Berlin pour son scénario) n’apporte rien au propos, si ce n’est essayer d’attirer plus de spectateurs vers un récit qui met un coup de projecteur bienvenu sur ce fameux camp de Guantanamo. Où plus de 20 ans après son ouverture, une quarantaine de personnes attendent encore de passer en jugement !

Thierry Cheze

 

PREMIÈRE N’A PAS AIME

LE PARFUM VERT ★☆☆☆☆

De Nicolas Pariser

Nicolas Pariser entendait ici greffer Tintin et Hitchcock et plus précisément Le Sceptre d’Ottokar et Une femme disparaît, « deux œuvres qui révèlent une véritable inquiétude quant à la marche du monde. » dixit le cinéaste dans le dossier de presse qui accompagne la sortie du film. Comment convertir cette intuition - fut-elle géniale – en un long-métrage ? Voici donc Le parfum vert, où un comédien, la mort aux trousses (Vincent Lacoste), croise la route d’une dessinatrice de B.D (Sandrine Kiberlain) et va tenter, à ses côtés, de démasquer une organisation néofasciste. Ok sur le papier. Dans les faits, c’est malheureusement foireux, avec un début certes tonitruant, mais stoppé dans son élan par long ventre mou édifiant censé justifier le côté « géopolitique » de l’affaire. Ce parfum s’évapore tout à fait, empêchant le final de se déployer.

Thomas Baurez

LE TOURBILLON DE LA VIE ★☆☆☆☆

De Olivier Treiner

Pour son premier long métrage, Olivier Treiner a choisi d’arpenter le terrain pourtant bien encombré des films « what if ? » (de Cours Lola cours à Pile et face) qui entendent explorer la place éventuelle du destin dans nos vies en se demandant à quel point elles auraient changé  si on avait pris telle décision au lieu d’une autre dans certains moments cruciaux. Ce type de long métrage exige une mécanique de précision sans faille qui fait hélas cruellement à ce scénario. Faute de fluidité, les bouleversements des existences de ses deux personnages principaux – une pianiste (Lou de Laâge) et d’un mathématicien (Raphaël Personnaz) -finissent très vite par ne susciter qu’un ennui poli. Manier hasard et coïncidences est tout un art. Or n’est pas Claude Lelouch qui veut et, ici, les belles intention finissent dans le mur.

Thierry Cheze

 

Et aussi

Cirkus, de Rohit Shetty

Opération grizzli, de Vasily Rovenskly

Le Petit piaf, de Gérard Jugnot

Whitney Houston : I wanna dance with somebody, de Kasi Lemmons

 

Les reprises

L’Âme soeur, de Fredi M. Murer

Haute pègre, de Ersnt Lubitsch

La Huitième femme de Barbe Bleue, de Ernst Lubitsch

Ma vache et moi, de Buster Keaton

Sérénade à trois, de Ernst Lubitsch

Tampopo, de Juzo Itami

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En racontant le calvaire d’un prêtre danois envoyé en mission en Islande, Hlynur Palmason signe une fresque à couper le souffle à mi-chemin entre Ford et Dreyer.