Pierre Niney : "Si Maïwenn me propose un film, je signe des deux mains"
Première

L'acteur de Goliath, de Frédéric Tellier, nous parle de son amour du cinéma, qu'il travaille ses rôles à fond ou qu'il mise sur l'improvisation.

Dans  Goliath, Frédéric Tellier raconte le combat d’un avocat contre la pollution d’un géant de l’industrie chimique et orchestre son duel avec un lobbyiste acharné. Ce film-enquête passionnant offre surtout à Pierre Niney un rôle de salaud XXL où il confirme qu’il est l’un des meilleurs acteurs de sa génération.

En couverture du nouveau numéro de Première (n°527, mars 2022), le comédien nous parle en détails de son travail d'acteur. Voici un extrait de cet entretien captivant à retrouver dans les librairies ou sur notre kiosque en ligne.

Au sommaire de Première n°527 : Pierre Niney, Pam & Tommy, Michael Bay, Maigret, Adèle Exarchopoulos...

Première : Quand je vois vos films, j’ai le sentiment que ce souci du perfectionnisme constitue toujours un élément central de votre travail. Je me trompe ?
Pierre Niney : Je vais prendre ça comme un compliment dans le sens où j’aime voir ce métier comme un artisanat, avec un savoir-faire technique indispensable. Je sais que je ne m’inscris pas dans la tradition plus répandue en France d’un cinéma avec une caméra voleuse d’intentions et de fictions aux couleurs du documentaire. Mais si Maïwenn me propose un film où je ne dois rien savoir du scénario et débarquer sur le plateau sans avoir rien travaillé en amont pour me laisser porter par les scènes, je signe des deux mains ! Car j’aime avant tout me jeter corps et âme dans l’univers d’un réalisateur. Mais si on ne me demande rien de particulier, j’en reviens spontanément à un type de travail que j’ai pu expérimenter à la Comédie-Française où pendant cinq ans j’ai grandi et appris à découvrir le comédien que j’étais. Connaître par cœur le scénario, arriver avec des propositions à faire au réalisateur… Mais, je le répète, je m’adapte. Quand je fais La Flamme avec Jonathan Cohen, il y a 90 % d’improvisation et j’adore ça. À l’inverse, dans Frantz, chaque plan de François Ozon est millimétré…

Il y a cependant une constante chez vous. Le plaisir à collaborer à plusieurs reprises avec les mêmes cinéastes. Frédéric Tellier, Yann Gozlan, Hugo Gélin, Nicolas Bedos…
C’est une quête personnelle pour retrouver un esprit de troupe de théâtre ? Qu’un réalisateur exprime son envie de me retrouver pour un autre rôle est le plus beau compliment qu’on puisse me faire sur mon travail. Le cinéma, c’est beaucoup d’argent, peu de temps. Donc ce genre de coup de fil n’a pas de prix. J’ai en moi l’esprit de troupe… mais pas forcément avec des potes. Ce que j’aime là encore c’est le changement. Parfois, des rôles vous entraînent dans une autre dynamique. Boîte noire, où je retrouvais Yann [Gozlan], fut un tournage très solitaire et très parano. J’en suis sorti lessivé et aux abois de la moindre proposition d’une comédie où on pourrait se renvoyer la balle.

Vous avez déjà écrit à un réalisateur pour lui faire part de votre envie de travailler avec lui ?
Une fois. À Mathieu Amalric, car j’avais entendu qu’il s’apprêtait à adapter Le Rouge et le Noir que j’adore. Mais le projet ne s’est jamais fait, donc il vaut mieux que je ne me manifeste plus : ça semble porter malheur ! (Rires.)

La bande-annonce de Goliath, actuellement au cinéma :