La mort de Nelson Mandela a fait l'effet d'une bombe à l'avant-première londonienne de Mandela : Un long chemin vers la liberté, le 5 décembre dernier. Triste hasard du sort, l'ancien président d'Afrique du Sud est décédé alors que son double à l'écran, Idris Elba, et son ex-femme sur pellicule, Naomie Harris (Winnie Mandela) assistaient à la projection du long-métrage de Justin Chadwick (Deux soeurs pour un roi). Les deux filles du leader, Zindzi et Zenani, étaient également présentes. Tragique hasard dont pourrait pourtant profiter le producteur du biopic, le tout-puissant Harvey Weinstein.Pour beaucoup de détracteurs du magnat hollywoodien, le décès du leader charismatique est une aubaine. En pleine saison des Oscars, rien ne pouvait mieux promouvoir le biopic, déjà parfaitement formaté pour rafler la statuette du meilleur film (un sujet fort, une performance d'acteur, une belle morale...). Mais The Wrap entend bien faire taire les mauvaises langues. D'après le site, la stratégie marketing du long-métrage ne devrait pas bouger d'un pouce. Le businessman aurait même résisté à l'idée de diffuser le film à plus large échelle dans l'immédiat, refusant de créer un amalgame entre l'oeuvre et la mort de Mandela. Car Un long chemin vers la liberté est déjà sorti aux USA, mais seulement dans 4 salles, avant d'en projeté dans 850 salles le jour de Noël. Et The Wrap d'insister sur la sincérité dont a fait preuve producteur, interviewé le soir même de la nouvelle : « Cette question est vraiment importante pour moi. Il n'y a aucun opportunisme derrière tout ça, je veux juste respecter la volonté de la famille à travers le souhait formulé par Zindzi Mandela.» A noter que cette dernière lui aurait assuré il y a 8 semaines que son père allait beaucoup mieux.  L’intérêt de Weinstein pour Mandela, qu'il avait personnellement rencontré suite à sa libération, et le combat contre l'Apartheid, ne date pas d'hier. Il avait déjà produit Sarafina, une comédie musicale sud-africaine dans laquelle Whoopy Goldberg tenait le rôle titre en 1992, et le drame Pleure, ô pays bien-aimé tiré du roman d'Alan Paton en 1995. La semaine dernière, un article du New York Times avançait que Weinstein, reconnu pour l'efficacité de ses stratégies marketing, aurait peut-être acquis le film en février dernier par opportunisme, anticipant le décès de Mandela. Si le producteur avait acquis les droits du biopic en 1999 et lancé différents projets avec Anant Singh qui n'avaient pas abouti, ce dernier l'a finalement produit de manière indépendante, et Weinstein n'a acheté le film avec Idris Elba qu'en février dernier.En juillet, un autre de ses poulains, Fruitvale Station, bénéficiait d'un heureux hasard de calendrier, sortant le week end même où était rendu le verdict dans l'affaire Trayvon Martin qui faisait écho au sujet du film Ryan Coogler. Un lien que la promo n'avait pas manqué de souligner.Mandela, un long chemin vers la liberté de Justin Chadwick, Avec Idris Elba, Naomie Harris et Tony Kgoroge, en salles le 18 décembre : Voir aussi notre interview d'Idris Elba