Georges Devereux (Mathieu Amalric) est un psychanalyste et anthropologue français d'origine roumaine qui étudie le cas de Jimmy Picard (Benicio Del Toro), un Amérindien vétéran (et traumatisé) de la Seconde guerre mondiale dont il tente de traiter les maux (alcoolisme, perte de repères, absence) au cours de 80 séances de psychothérapie minutieusement retranscrites, dont il tire un ouvrage de 600 pages qui fonde l'ethnopsychanalyse : Psychothérapie d'un Indien des plaines. L'extrait ci-dessus donne un aperçu, de l'extérieur, de ces séances singulières.On y voit donc Amalric face à De Toro devant la caméra d'Arnaud Desplechin, qui signe avec Jimmy P. , son deuxième film en anglais (après Esther Kahn), l'adaptation d'un de ses livres de chevet. En septembre dernier, il révélait à Télérama être "devenu fou" du livre de Devereux, qui le poursuit depuis une vingtaine d'années. « C'est un dialogue de théâtre, dit-il. Un document exceptionnel. A ma connaissance, la seule transcription de l'intégralité d'une cure psy. Du premier bonjour au dernier au revoir. Et celle-ci n'a pas été recueillie pour des raisons nobles, parce qu'on voulait absolument en garder la trace, mais parce que le psychanalyste est un praticien un peu raté, en délicatesse avec les institutions, qui n'a rien d'autre à faire que de noter minutieusement le contenu des séances. »C'est donc avec un projet qui lui tient particulièrement à coeur que le réalisateur d'Un conte de Noël revient à Cannes, d'où il est jusqu'ici toujours reparti bredouille. Ce face à face pionnier entre un psy et son patient pourrait attirer l'attention du jury, notamment dans la catégorie Prix d'interprétation. L'extrait ci-dessous, qui pose délicatement le personnage de Benicio del Toro, laisse entrevoir un terrain de jeu où peut largement s'épanouir le talent du comédien.Jimmy P. sera présenté en compétition samedi 18 mai sur la Croisette.