Stranger Things et Riverdale, les jeunes veulent moins de sexe à l'écran
Netflix

D'après une étude, les jeunes entre 10 et 24 ans souhaitent voir plus d’histoires d’amitiés et platoniques.

L’Université de Californie (UCLA) a récemment publié une étude intitulée Teens and Screens, menée par le Center of Scholars and Storytellers. Cette étude a pour objectif de déterminer ce que la génération Z (les jeunes nés après 1995) pense à propos de la représentation de la sexualité dans les films et les séries qu’ils regardent. 

Un groupe de 1500 ados âgés de 10 à 24 ans ont été interrogés sur le sujet (même si pour les participants entre 10 et 12 ans, les questions n’étaient explicitement axées sur le sexe), et une grande partie d’entre eux répondent qu’ils souhaiteraient voir moins de sexe gratuit à l'écran. Précisément, 51,5% des participants “voudraient voir plus de contenu centré sur les amitiés et les relations platoniques”. 

Malgré leur succès, Euphoria et autres Riverdale ne correspondent plus aux désirs de ces téléspectateurs. A l’inverse, Stranger Things, Heartstopper et L’été où je suis devenue jolie seraient plus authentiques et proches de leurs propres expériences. Ils prennent l’exemple de la relation amicale entre Robin (Maya Hawke) et Steve (Joe Keery) dans la saison 3 de Stranger Things. Parce que c’est bien le message de ces participants : regarder des histoires plus proches de la vraie vie, qui n’est (apparemment) pas ponctuée de rapports sexuels intempestifs toutes les dix minutes. 

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Comme démontré dans cette étude, les ados sont fatigués des intrigues stéréotypées et hétéronormées qui valorisent les relations romantiques et/ou sexuelles - surtout celles qui sont toxiques - et cherchent davantage de représentations de l’amitié, ce qui est un aspect central de l’adolescence et d’une construction sociale saine”, parmi ces participants, 44,3% pensent que “la romance dans les médias est trop utilisée” et 47,5% trouvent que “le sexe n’est pas nécessaire à l’intrigue dans la plupart des séries TV et des films”. 

Pourtant il y a des cas isolés comme la série à succès Sex Education, qui met en avant son objectif de démystifier la sexualité et de l’aborder de façon réfléchie et pédagogique, mais à grand renfort de scènes intimes très variées. La Dr. Yalda T. Uhls, la fondatrice et directrice du Center of Scholars and Storytellers et co-autrice de l’étude analyse la situation : “Même si c’est avéré que les adolescents veulent moins de sexe à la télé et dans les films, ce que l’étude nous révèle vraiment c’est qu’ils veulent voir une plus grande variétés de types de relations représentées dans les médias qu’ils regardent.

Nous savons que les jeunes souffrent d’une épidémie de solitude et ils cherchent des modèles dans l’art qu’ils consomment. Alors que certains storytellers utilisent le sexe et la romance comme un raccourci dans les connexions entre personnages, c’est important qu’Hollywood reconnaisse que les ados veulent que les histoires reflètent un spectre complet des types de relations”, explique-t-elle. 

 

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