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Aux commandes de Grand Public depuis septembre, un magazine culturel aussi original que percutant, la journaliste regagne doucement mais sûrement les parts d’audience d’une case difficile. Interview.

Grand Public (à 23h15 sur France 2), arrive à mi-parcours de sa saison. Quel bilan tirez-vous ?Aïda Touihri : Je suis plutôt satisfaite. Nous sommes partis de très bas, sur une case longtemps sinistrée. Aujourd’hui nous nous stabilisons autour des 500 000 téléspectateurs. Depuis janvier, avec la rediffusion du samedi après-midi, on parvient à attirer un million de fidèles chaque semaine. Il reste à consolider ce socle et à le développer. Du côté des invités, le bouche à oreille fonctionne à merveille. Au début, les sociétés de production et les agents hésitaient à envoyer leurs artistes. Aujourd’hui on se bouscule pour y participer. J’ai reçu Johnny parce que Vincent Lindon, qui l’avait précédé, lui en avait dit le plus grand bien.Justement, qu’est-ce qui justifie cette bonne réputation auprès des artistes ?Notre point fort c’est la qualité des reportages, l’originalité des angles, le rythme rapide, nerveux le ton percutant. Nous avons aussi renoncé aux chroniqueurs réunis autour d’une table. Ils sont intégrés dans les reportages comme consultants. Et puis, nous sommes passé de trois invités à un seul. Cela permet d’avoir un entretien élargi autrement intéressant que le cadre strict de la promo, d’autant que je ne mène pas des interrogatoires. Les invités se sentent en confiance au point que certains comme Daniel Auteuil sont surpris de s’être autant livrés. Il avait évoqué la bohême difficile mais heureuse de ses parents, artistes d’opéra.Vos invités se sentent tellement à l’aise qu’ils se permettent comme Charles Berling de vous administrer une fessée… Etait-ce convenu ?Je lui avais laissé carte blanche, mais j’ignorais ce qu’il mijotait ! Comme je devais faire un lancement sur le Marquis de Sade, disons que l’acteur a été inspiré. Mais il ne m’a pas réellement touchée. La bonne humeur est souvent de mise sur le plateau. Il y a souvent des happenings. Avec José Garcia pour un lancement d’un sujet sur Star Wars, il avait enfilé un masque de Dark Vador et moi la coiffure de la princesse Leïa. J’ai annoncé la sortie deDjango Unchained, le western de Quentin Tarentino, juchée sur un cheval…Vous avez présenté le 12h45 sur M6. Cet exercice vous manque ?Pas du tout. Je l’ai fait pendant des années avec bonheur. Mais c’est un poste très accaparant. Maman de deux enfants (Adam 7 ans et Eloan 4 ans), je suis ravie aujourd’hui de pouvoir leur consacrer plus de temps.On parle de vous pour présenter la fête de la musique en direct de Marseille. Etes-vous au courant ?Je n’ai reçu aucune proposition officielle à ce sujet, mais si c’était le cas, je l’accepterai volontiers. D’autant que ce choix serait cohérent avec l’esprit de Grand Public.Etes-vous sereine quant au maintien de l’émission la saison prochaine ?En matière de télévision, rien n’est jamais acquis. La décision devrait être prise vers la mi-mars. Mais le choix de nous rediffuser le samedi après-midi est une indication favorable. Je crois que nous avons une grosse marge de progression pour peu qu’on nous en laisse le temps.Interview Hacène Chouchaoui de Télé 7 Jours