Toutes les critiques de Canine

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Canine est une tentative réussie de transposer dans la Grèce contemporaine quelques recettes surréalistes directement héritées de L’Ange exterminateur (Buñuel) ou du Château de la pureté (Arturo Ripstein).

Les critiques de la Presse

  1. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    C’est au prix de ces efforts humanistes que Canine, toujours au bord du précipice (ce sont les meilleurs films), ne tombe jamais dans la démonstration, le symbolisme excessif ou le moralisme froid à la Ulrich Seidl ou Lars von Trier. C’est plutot sur les terres de Fassbinder ou Pasolini que s’aventure le cinéma de Yorgos Lanthimos.

  2. L'Express
    par Christophe Carrière

    (...) passé le côté intrigant, le sujet apparaît clairement : à travers cette histoire d'un chef de famille qui élève les siens en autarcie, le metteur en scène grec raconte la manipulation des masses. L'échelle est réduite à un vase clos. Canine n'en est pas moins grand, proche des premiers films de Michael Haneke. Cela en promet de beaux suivants.

  3. A voir à lire
    par Frédéric Mignard

    De ce postulat de conte, le grec Yorgos Lanthimos a tiré une œuvre lumineuse et carrée. Le cadre étouffant à la Cienaga, quasi de huis-clos (seul le père part tous les jours en voiture pour aller travailler et ramener les choses extraordinaires du monde extérieur), est cependant rarement malsain malgré la perversité intrinsèque à l’histoire. Le ton clinique à la Bruno Dumont et à la Haneke laisse redouter un ultime soubresaut dans la provocation, mais finalement le cinéaste s’abstient, préférant au drame et au déchaînement de brutalité la finesse d’une comédie cynique et tortueuse dont on ressort un peu secoué, mais pas totalement traumatisé.

  4. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Si Canine pâtit d'un récit en dent-de-scie, limite cariée sur la fin, on y mord tout de même avec délectation.

  5. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Canine est l'un des films les plus haineux, les plus méchants, les plus cruels de l'histoire du cinéma à l'égard de la famille. La charge est d'autant plus horrifique que la forme adoptée est celle d'une fable presque paisible, d'une allégorie absurde, dont les postulats, relativement invraisemblables, sont développés avec une telle assurance qu'ils finissent par nous convaincre sinon de la réalité, du moins de la justesse de ce que l'on voit. Lanthimos filme tout cela au cordeau, calmement, presque somptueusement, satirisant avec un humour à froid les valeurs patriarcales d'une société que la jeunesse de son pays, par une curieuse coïncidence, aura entrepris au même moment de violenter dans la rue.

  6. Mad Movies
    par Gilles Esposito

    Si certains film perdent une bonne partie de leur intérêt quand leur intrigue est éventée, celui-ci décroche sans doute le pompon. En effet, il ne présente quasiment aucune progression dramatique, et se contente de distiller des indices recomposant peu à peu une situation à la fois simple et démente (...)

  7. Nouvel Obs
    par Olivier Bonnard

    "Canine" baigne dans une étrangeté fascinante qui se double d’un humour glacial. Las ! Faute de donner du sens à tout ça (le pourquoi de cette éducation hors norme, par exemple, n’est jamais abordé), Yorgos Lanthimos finit par tomber dans la provoc gratuite.

  8. Télérama
    par Samuel Douhaire

    Si les traits d'humour sont bienvenus, le laconisme des dialogues, assez cryptés, n'aide pas à cerner les intentions du réalisateur. Yorgos Lanthimos vise-t-il une fable grinçante sur l'éducation ? S'agit-il de dénoncer, après tant d'autres cinéastes mais avec moins de talent, le cercle étouffant de la famille ? Ou, plus simplement, d'épater le bourgeois par des plans fixes stylisés et des scènes de cul répétitives entre garçons et filles, filles et filles, puis frère et soeur ? Canine se voudrait dérangeant, il n'est que bêtement provocateur.

  9. Chronic'art
    par Thomas Pietrois-Chabassier

    Animalisés, les personnages de Canine ne sont qu'un prétexte pour un discours anti-tout, crachant une haine du tout contemporain, de la communication au repli sur soi généralisés des sociétés dites modernes. De la société du spectacle à la société de consommation, rien qui ne nous soit épargné dans la famille des pensées les plus clichés, autocollants apposés à n'importe quoi dès qu'il s'agit de penser un peu les autres et leur ensemble. Néanmoins, et juste parce que ce n'est pas Haneke lui-même qui l'a fait, on épargnera le film avec un 1 sur 5. Et c'est déjà pas mal.