Toutes les critiques de Glory

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Comme dans leur précédent film, The Lesson, Grozeva et Valchanov s’attachent à démonter les mécanismes de la chute d’un homme soumis à des vents contraires. Tsanko, cantonnier, découvre des liasses de billets sur la voie ferrée qu’il entretient. Au lieu de les garder (ce qu’aurait fait n’importe qui d’autre, sous-entend le film), il les restitue au gouvernement qui s’empresse de saluer son geste lors d’un grand raout médiatique organisé par la cynique dircom du Ministère des Transports. Oui, mais voilà. Tsanko reçoit une belle montre qui ne fonctionne pas et réclame l’ancienne -un cadeau de son père- qu’on a oublié de lui rendre. C’est le début d’un engrenage infernal qui va entraîner le pauvre bougre et la dircom dans des impasses existentielles… La quête kafkaïenne de Tsanko a quelque chose de celle de K, le héros du Château, confronté à une bureaucratie absurde et à son propre comportement irrationnel. En l’affublant d’un bégaiement qui accentue ses difficultés (ainsi qu’en s’intéressant aux problèmes d’insémination de la dircom), les réalisateurs ont malheureusement un peu tendance à forcer le trait. Reste une charge amusante dont le dénouement, déroutant, vous travaille longtemps après la projection.