Hit man

Après Mortal Kombat, Super Mario Bros, Double Dragon, Silent Hill et Resident Evil : Hitman, ou le jeu vidéo au cinéma par la luc besson Worldwide Corporation. Et alors ? Rien de neuf, on n'a toujours pas compris que le joueur n'est pas un spectateur.
Le malentendu entre le jeu vidéo et le cinéma continue. Dernière tentative de greffe foirée : Hitman de Xaviers Gens. A la base, un third person shooter* avec à son palmarès quatre épisodes sur consoles et PC. Le principe est simple, vous êtes l'agent 47, un super tueur à gages cloné par une obscure agence aux motivations ambiguës. Le jeu vous fait évoluer d'un contrat à l'autre, au fil d'un récit distillant ponctuellement des informations sur le passé du personnage et de l'agence qui le dirige. Son originalité : varier les plaisirs de l'assassinat en offrant la plus grande palette possible de méthodes. Le film reprend cet univers entre barbouze paranoïaque et société secrète et le déplace dans une Russie très corrompue où notre machine à tuer devient la proie de ses pères, puis tente un mix impossible entre Jason Bourne (La Mémoire dans la peau) et le film d'action décomplexé version Europa Corp, producteur du bidule.A la décharge de Xavier Gens, on rappelle que le réalisateur s'est fait virer en cours de route pour sa vision un peu trop hardcore. Hitman le film, la version soft donc, mais peu importe. Malgré la volonté ludique assumée et le recyclage en boucle de dix années de gunfight qui ne trahirait pas trop la commande, dur de croire à Timothy Olyphant en quête d'identité avec son code barre tatoué sur la nuque et son business suit impeccable. Accompagné d'une pouffe de service embauchée pour exhiber sa poitrine et rappeler que Hitman est puceau, l'acteur (par ailleurs excellent dans Deadwood) est à côté de la plaque. Trop gentil, trop doux, trop beau peut-être, il ne colle pas et si Gens tente le contre-pied du Terminator qui s'humanise, l'effet est quasi nul. Reste la bidouille, faire tenir l'action avec un minimum d'efficacité tout en fluidifiant le récit au mieux. Pas sûr que ça marche mais c'est propre, Gens respecte le cahier des charges Europa corp et sa franchise. C'est modeste, honnête ni trop roublard, mais à la fois parfaitement insignifiant.*Jeu vidéo en 3D dans lequel le personnage/joueur est vu à distance de différents angles possibles Hitman
De Xavier Gens
Avec Timothy Olyphant, Dougray Scott, Olga Kurylenko
Sortie en salles le 26 décembre 2007Illus. © EuropaCorp Distribution
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