Toutes les critiques de Jamais sans toi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Julien Samy

    Outre le problème de la crédibilité, l’absence totale d’antagonisme désamorce le potentiel dramatique du sujet (pourtant colossal) et produit un récit d’une déconcertante inertie. En refusant de porter un jugement moral, l’insistance du réalisateur à représenter l’inceste comme un
    amour pur et idéal finit par provoquer la consternation, tant par son absence de recul que par son incapacité totale à se confronter à la noirceur latente de son sujet. À peu près aussi sulfureux et chargé en tension qu’un épisode de La croisière s’amuse.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Le seul trait remarquable de ce film est le contraste entre son sujet - l'inceste entre deux frères - et sa parfaite innocuité. Peut-être pour convaincre les spectateurs que les tabous ne sont que des illusions, le réalisateur brésilien Aluisio Abranches a traité l'amour entre deux jeunes gens de la bourgeoisie carioca comme le plus mièvre des romans-photos.

  2. A voir à lire
    par Virgile Dumez

    Malheureusement, oubliez le souffre d’un récit sulfureux, oubliez l’audace d’un érotisme torride, oubliez la réflexion sur des relations troubles, le film d’Aluisio Abranches, faute d’enjeux psychologiques, n’est qu’une romance gay de plus, complètement aseptisée qui offre en guise de spectacle un hymne à la beauté des corps de ses sublimes comédiens (forcément !). Ici, la fusion entre les deux jeunes gens n’est jamais un problème de mœurs et ne débouche sur aucune réaction sociale ou familiale. Elle est juste contrecarrée par les jeux olympiques qui se mettent à travers leur route, leur imposant trois ans de séparation ! No comment. Une demi-heure passée à retranscrire l’enfance des deux protagonistes (sur 1h34 !), quelques scènes de plages, un tango au masculin complètement nu, un vert de vin blanc partagé sur canapé et un plan sex cam... L’insipide frise la constance. Aux scènes appuyées qui ne servent à rien, le cinéaste ne nous épargne ni les violons, ni les notes de piano. La musique est ampoulée, d’une insistance qui en fait presque mal aux oreilles, tellement elle dégouline.
    Bref, s’il n’y avait pas la beauté de ses acteurs, ne serait-ce pas là le néant cinématographique ? En tout cas, ça y ressemble.