The Thing

En pleine vague de remakes de films eighties, The Thing sème une certaine confusion en se positionnant à la fois comme une nouvelle version du classique de Christian Nyby et Howard Hawks (La Chose d’un autre monde, 1952) et comme un prequel de la géniale relecture qu’en fit John Carpenter trente ans plus tard. Mais c’est surtout de ce dernier dont s’inspire cette série B, de la progression du scénario aux personnages en passant par les effets spéciaux et le thème musical. Douce ironie, cette nouvelle mouture ne fait finalement qu’appliquer la technique de la belliqueuse bestiole dont elle parle : dupliquer les êtres humains – sans jamais parvenir à créer un clone parfait – pour mieux les détruire de l’intérieur. L’épilogue, décevant et incohérent, ne fait que confirmer l’incapacité du réalisateur à égaler son modèle et souligne l’incongruité d’une telle production.

Là où Carpenter jouait sur la paranoïa et la suggestion, van Heijningen envoie de la créature qui fait peur à tous les plans, façon Alien puissance mille, au détriment de ses personnages.

Après une assez effrayante entrée en matière, The Thing version 2011 remplit un assez peu original programme de frayeur, de suspense et d'action de façon relativement efficace.

Entre remake et prequel, The Thing version 2011 étonne par ses qualités d’un autre temps : suspense adulte et personnages concrets. On se surprend à avoir peur et on aime ça.