Date de sortie 21 août 2014
Durée 102 mn
Réalisé par Xavier Dolan
Avec Xavier Dolan , Pierre-Yves Cardinal , Lise Roy
Scénariste(s) Xavier Dolan, Michel Bouchard
Distributeur Diaphana Distribution
Année de production 2013
Pays de production France, Canada
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Un jeune publicitaire voyage jusqu’au fin fond de la campagne pour des funérailles, et constate que personne n’y connaît son nom, ni la nature de sa relation avec le défunt. Lorsque le frère aîné de celui-ci lui impose un jeu de rôles malsain visant à protéger sa mère et l’honneur de leur famille, une relation toxique s’amorce qui n’aura de cesse que la vérité éclate enfin, quelles qu’en soient les conséquences.À beau mentir qui vient de loin...Adaptation de la pièce de théâtre du même nom de Michel Marc Bouchard

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Critiques de Tom à la ferme

  1. Première
    par Laura Meyer

    Il y a une double bonne idée dans le quatrième film de Xavier Dolan. Celle de raconter le calvaire d’un jeune gay dans un Québec rétrograde où l’homosexualité se tait, et de filmer ça non pas comme une fable morale, mais comme un film d’horreur. La route qu’on aurait mieux fait de ne pas emprunter, le lieu maudit qui vous retient malgré vous, les feuilles des épis de maïs coupant « comme des couteaux » : du geste pasolinien, Tom à la ferme
    glisse vers l’hommage au John Carpenter du Village des damnés. Le réalisateur travaille les codes du genre avec une subtilité peu commune dans son cinéma, qui ploie d’habitude sous les références criardes. Saluons son compositeur Gabriel Yared, dont la belle partition est pour beaucoup dans ce traitement organique des ressorts de l’angoisse. Voilà pour le positif. En plus d’un scénario confus, le film est en outre vampirisé par son acteur-réalisateur. Affublé d’un improbable look de hipster à choucroute décolorée, Dolan est trop occupé à se filmer pour donner corps à l’autre, le paysan fruste, vrai sujet du film dont la caméra échoue à saisir les contours et l’essence. S’il a gagné en maturité, le jeune cinéaste reste prisonnier de son ego de gamin surdoué. Il y a deux ans, le bouleversant Laurence Anyways se portait très bien sans lui à l’écran. Le paradoxe de Tom à la ferme est plus retors : ici, Dolan, dont le talent est par instants insolent, n’est jamais aussi bon réalisateur que quand il se complaît dans l’autocontemplation. Jouant au détriment de tout le reste, cette polarisation narcissique est aussi exaspérante que fascinante.