Toutes les critiques de Spider-Man

Les critiques de la Presse

  1. par Gérard Delorme

Adaptation réussie, si vous avez lu la BD, vous trouverez l'adaptation fidèle. Si vous ne l'avez pas lue vous serez quand même en terrain connu. En exprimant la quintessence du superhéros, ce film se hisse au niveau des meilleures réussites du genre. C'est ce qui fait sa force, et un tout petit peu sa faiblesse : si on y trouve tout ce qu'on espérait, il y manque un soupçon d'inattendu. Le scénariste David Koepp (Panic Room), dont la collaboration est devenue une garantie d'efficacité, aligne à la bonne place et au bon moment les éléments nécessaires. Le personnage principal est défini par le conflit qui oppose sa nature, ses aspirations et son destin. Lent, discret, gentil au départ, il se retrouve investi de nouveaux pouvoirs qui l'obligent à renoncer à son humanité. Il est devenu un superhéros. Cette dimension archétypale est parfaitement incarnée par des comédiens judicieusement chois. Aussi improbable que Michael Keaton dans le rôle de Batman, Tobey Maguire possède le mélange requis de force et de vulnérabilité pour donner vie au sympathique Peter Parker. Kirsten Dunst est une voisine idéale, innocente et désirable. Le roux lui va bien, et la pluie aussi. Dans le rôle quitessentiel de l'employeur/exploiteur, J.K. Simmons est l'une des meilleures surprises du film. et malgré un costume grotesque, Willem Dafoe joue avec plaisir la schizophrénie, rappelant a quel point les américains sont ouverts à tous registres. Même souplesse pour Sam Raimi qui passe avec aisance d'un petit film indépendant acrobatique (Intuitions) à ce blockbuster de 120 millions de dollars, glissant ici et là quelques touches personnelles, comme les apparitions de son acteurs fétiche Bruce Campbell. C'est tout juste si on peut reprocher aux effets numériques un peu de raideur qui font ressembler le superhéros, surtout au début, à un personnage de jeu vidéo. Les choses s'arrangent en même temps que le personnage se familiarise avec ses nouvelles capacités. Au final, le film nous rassure sur la capacité du cinéma américain à se renouveler tout en exploitant des formules éprouvées.