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Il n'est pas content, Pierre Lescure, et il le fait savoir dans les colonnes de La Croix. Le nouveau président du Festival de Cannes fait le point sur les festivités qui viennent de s'écouler et assure que "plusieurs choses" l'ont "heurté. Comme quand je lis, dans un quotidien, que Stéphane Brizé, le réalisateur de La Loi du marché, 'est indéfendable'. Ce ton, ces attaques m’ont sidéré. Je réagis en journaliste. Trop de critiques n’écrivent que pour eux et quelques copains".Et Pierre Lescure de reprendre : "On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d’autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art".>>> Gilles Jacob : "Je souhaite à Pierre Lescure de prendre autant de plaisir à présider Cannes que j'en ai eu moi-même pendant 38 ans"Les attaques contre certains critiques de cinéma continuent : "Tout s’accélère. L’instantanéité aboutit à des jugements hâtifs, excessifs, définitifs. Les critiques tweetent pendant les projections. La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien. Ce qui m’inquiète dans ce barnum médiatique, c’est la disjonction entre ce qu’il montre et l’attente réelle de ceux qui aiment le cinéma. On ne leur donne pas ce qui les intéresse. Pourquoi ne pas établir des relais avec des chaînes, en utilisant les archives, les entretiens ? C’est quand même plus important de se poser ces questions que d’alimenter de puériles et stériles guerres de chapelle entre sélection officielle et sections parallèles".