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Pas suffisamment fine dans son approche, cette série qui décline les effets du réchauffement climatique sous la forme d'un drama apocalyptique, nous amène une vérité terrifiante, avec de gros sabots qui dérangent.

Scénariste du film Contagion devenu viral pendant la pandémie, Scott Z. Burns a toujours été fasciné par la fin du monde et plus précisément par le changement climatique. Oscarisé pour le documentaire d'Al Gore Une Vérité qui dérange - qu'il avait produit à l'époque - c'est par le biais de la fiction qu'il décide cette fois d'alerter l'opinion sur les conséquences de la hausse des températures sur Terre.

Extrapolations
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Comme son nom l'indique, Extrapolations extrapole ainsi des données scientifiques précises, pour montrer l'impact concret d'une hausse de 1,5° de la température mondiale d'ici 2040. Quelles conséquences pour la biodiversité ? Pour l'Humanité ? Où en serait la vie sur Terre à +2° en 2070 ?

L'image d'un couple qui prend les masques à oxygène de ses invités à dîner, en même temps que leurs manteaux, nous arrive en pleine tronche. Les forêts qui brûlent sans cesse, des ouragans qui ravagent les villes côtières, de nouvelles maladies liées au soleil... La série d'anticipation essaye de traiter chaque aspect, au fil de huit histoires entrelacées, et joue à fond son rôle de lanceuse d'alerte, avec un casting hollywoodien chatoyant (Marion Cotillard, Kit Harington, Sienna Miller, Meryl Streep, Forest Whitaker...) pour faire passer le message.

Meryl Streep dans Extrapolations
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Extrapolations ne manque pas d'idées (noires) pour décliner un catastrophisme cinglant et insister sur l'urgence de la situation. En prime, la série SF a bénéficié de sacrés moyens et jouit d'une esthétique à faire saliver Black Mirror. Visuellement impressionnante, elle donne un aperçu précis de l'avenir et touche parfois du doigt son objectif de mise en garde. Surtout quand elle tacle les improbables solutions - technologiques - de l'Humanité à cette crise climatique biblique.

Pourtant, à force de vouloir dire les choses, frontalement, sans gants, Burns oublie toute forme de nuance. Il décide qui sont les gentils et les méchants, et bascule dans une caricature balourde qui vire au grotesque, lorsqu'il choisit de faire parler la dernière baleine au fond de l'océan, effondrée par l'égoïsme des humains : « Mais pourquoi l'Homme dit des choses qui ne sont pas vraies ? » De quoi nuire, finalement, à l'ambition du présage.

Les trois premiers épisodes seront disponibles le vendredi 17 mars, suivis d'un nouvel épisode chaque vendredi, jusqu'au 21 avril 2023.


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