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Son showrunner, ancien critique rap, l’a imaginée aussi comme une série musicale sur Harlem. Rencontre.

Ne vous méprenez-pas : avec Luke Cage, le duo Marvel/Netflix ne se contente pas de poursuivre sa politique d’adaptation de comics plus ou moins connus du grand public, mais passe encore à un niveau supérieur, sans doute en vue de la très ambitieuse Defenders annoncée pour l’an prochain.

The Defenders : une copine de Luke Cage rejoint la série

Si dès les débuts les séries Marvel/Neflix s'étaient distinguées du gros des adaptations de comics à la télé pour s’orienter vers un traitement plus adulte, Luke Cage ajoute une pierre conséquente à l’édifice que sont en train de construire l’éditeur et la plateforme de visionnage. La trame reste la même que pour les séries précédentes (Daredevil, Jessica Jones) : un super héros lutte contre un grand vilain sur fond de flash-back révélant ses origines, mais ici le fond change et la forme aussi. Nous sommes en présence d’une série musicale et politique et le choix du showrunner de la série est assez révélateur.

Aux origines de Luke Cage : Notorious Big

Il s’agit de Cheo Hodari Coker, ancien critique de rap, grand gaillard black au physique impressionnant, pour qui tout a commencé lors d’une interview de Notorious Big. Une interview qui l’a mené à d'autres rencontres, au monde du journalisme, puis celui de la télé et et donc jusqu'à Luke Cage :

« Tout part de Notorious Big et c’est d’ailleurs pour cela que vous trouvez un portrait de lui dans le bureau de Cottonmouth, je lui dois un peu ma carrière. C’est ce qui a attiré Marvel, j’étais un passionné mais pas forcément admirateur des comics. Ils savaient que je n’allais pas être méga pointilleux sur le fait que Luke Cage porte un t-shirt jaune et qu’on devrait donc absolument avoir un t-shirt jaune sur la série par exemple. Ce qui m’intéressait plus c’était adapter Luke Cage au monde d’aujourd’hui. D’ailleurs pour être franc, je suis plus fan des X- Men et de Frank Miller ou de Dark Phoenix. Ce qui est intéressant, c’est de raconter l’histoire d’un homme qui ne craint pas les balles dans un quartier où ce n’est franchement pas le cas de tout le monde ».

L'environnement culturel

Ce qui frappe d’emblée, c’est que dans la série la musique a une grande importance : « Bien évidemment, la série reflète mes racine musicales profondes ! Est-ce que Marvel m’a choisi pour cette raison ? Certainement ! Je pense cependant que nous sommes allés dans des directions que ni Marvel ni Netflix n’auraient anticipées, mais que les réactions sur la série les ont rassurés. On est loin de The Get Down quand même, qui est une série Hip Hop sur la naissance de cette musique. Quand on fait Luke Cage les gens s’attendent à un héros qui ne craint pas les balles et qui botte les fesses des vilains, pas forcément une série musicale sur Harlem. Mais j’ai réussi à glisser des éléments qui me tenaient à cœur ».

Qui est Mike Colter, alias Luke Cage ?

Premier super héros black, Luke Cage apparait dans les comics des années 70 en pleine folie blaxploitation et se déroule en grande partie à Harlem. La série, elle, arrive en pleine controverse sur la diversité à Hollywood et bien sûr la question brûle les lèvres de tous les fans : « Il est évident que notre série ne manque pas de diversité. Bien sûr, c’est une série Black à travers son casting ou ses thèmes, mais nous l’avons voulue ouverte aux autres cultures. Un peu comme Les Affranchis ou La Cité de Dieu : vous suivez des personnages dans un environnement et une culture que vous ne connaissez pas, mais l’histoire et les personnages vous embarquent. Mais il est évident que le fait qu’on ait un héros noir permet quand même d’insuffler des éléments culturels forts ».

Luke Cage débarque ce 30 septembre sur Neflix. Bande-annonce :