Réalisateur, scénariste et producteur franco-québécois, Arthur Lamothe est né le 7 décembre 1928 à Saint-Mont, dans le Gers. En 1953, il part s’installer au Canada, où il intègre l’Université de Montréal. Il y fait des études d’économie, de sociologie et de psychologie. Dans le même temps, en vrai cinéphile, Arthur Lamothe est rédacteur de la revue cinématographique Images, dont il fait partie des créateurs, et chroniqueur pour les revues Cité libre et Liberté. Il officie par la suite en tant que scénariste à l’Office national du film du Canada, signant l’écriture de deux films réalisés par Gilles Carle en 1961 : One Sunday in Canada et Manger.Une année plus tard, il se lance dans la réalisation. Son premier coup d’essai, Bûcherons de la Manouane, est un coup de maître. Ce documentaire de vingt-sept minutes, décrivant les conditions épouvantables dans lesquelles travaillent les bûcherons québécois, fait en effet office de précurseur du cinéma-vérité et fait donc partie des classiques du septième art québécois. Viendront ensuite de nombreux films dont la portée pédagogique est indéniable : Poussière sur la ville (1968), Ntesi nana shepen (1975), Innu Asi (1981), Mémoire battante (1983), La Conquête de l’Amérique I et II (1990 et 1992), Le Silence des fusils (1996), Les Pêcheurs Acadiens de l’île Lamèque (2007). Arthur Lamothe s’intéresse particulièrement à de nombreux aspects de la vie des Amérindiens auxquels il consacre plusieurs de ses réalisations. De par l’importance de son travail cinématographique, il est considéré comme l’un des acteurs de l’essor du cinéma québécois. Son engagement social n’est pas non plus étranger à cela, puisqu’Arthur Lamothe a occupé divers postes de responsabilité dans des structures telles que Les Ateliers audiovisuels du Québec (fondateur), La Société Générale Cinématographique (cofondateur), la Corporation de la Grande Paix de Montréal (directeur) ou encore la Cinémathèque québécoise (administrateur). En outre, il a à maintes reprises fait partie des jurys de festivals de cinéma canadiens et internationaux. Par ailleurs, son apport dans l’enseignement du septième art est non négligeable. L’ensemble de son œuvre a fait l’objet d’une rétrospective organisée par la Cinémathèque française en 1980. Arthur Lamothe est Chevalier des Arts et des Lettres de France. Plusieurs récompenses jalonnent son parcours, dont le Prix Albert-Tessier en 1980.
