Toutes les critiques de Idlewild Gangsters Club

Les critiques de Première

  1. Première
    par Mathieu Carratier

    Bryan Barber, réalisateur des clips du groupe Outkast, accompagne naturellement leur première incursion au cinéma, aussi ambitieuse et foutraque que leurs albums. Un peu comme si Moulin Rouge s’était décidé à accueillir un siècle de black music: ragtime, rap, swing et breakdance se cherchent des poux dans des séquences musicales assez inouïes. Le reste l’est malheureusement un peu moins...

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Le disque Idlewild, 6e album d'OutKast et semi-bande originale du film, laissait présager une histoire de gangsters des années 30 pleine d'effets rigolos et anachroniques, où le duo de protagonistes stars - Antwan "Big Boï" Patton et Andre "3000" Benjamin - ne se croiseraient que rarement, le premier assurant les scènes funky, le second les moments d'émotion, voire de mièvrerie. Bingo, c'est la recette d'Idlewild le film, affublé d'un Gangsters Club en français. OutKast fait son Moulin Rouge.
    - Echangez vos impressions sur le film dans le forum Idlewild.Dans la ville d'Idlewild, en pleine Prohibition, Rooster et Percival sont amis depuis leur enfance. Le premier est un gamin futé élevé par son oncle mafieux, le second est le fils du croque-mort local, un homme introverti (voire doucement cinglé) qui ne partage avec son enfant que sa pratique de la nécro-cosmétique. Le duo se rencontre lors de l'enterrement du père de Rooster et leur amitié se consolidera (évidemment) à travers la musique. Parvenu à l'âge adulte, Rooster se démène pour concilier sa vie de famille (nombreuse et catholique) avec ses occupations de chanteur / maquereau à la Church (le club Booze'n Boobs du coin). A l'aube de sa retraite, son oncle se fait descendre et - bien sûr - le nouveau boss (celui qui tenait le flingue) se montre beaucoup moins conciliant avec ses «partenaires» de travail.
    Parallèlement, Percival joue du piano le soir à la Church, où son talent est loin de faire l'unanimité. Un soir, débarque la chanteuse Angel Davenport (Paula Patton), une diva venue des clubs classes qui tombe sous son charme timide. Ils s'aideront mutuellement sur scène, où leur talent fusionne et assure une belle célébrité à la Church.Deux histoires qui s'étirent côte à côte et s'entortillent à l'occasion des rares rencontres entre les deux amis ou au gré de quelques montages alternés. Ceux qui sentaient une disjonction des rapports entre les deux musiciens sur leurs deux précédents albums (Speakerboxxx/The Love Below - où chacun publiait un disque solo, le tout commercialisé sous la forme d'un double album - et Idlewild - où leurs collaborations se réduisent à quatre titres sur un total de 25) auront de l'eau à ajouter au moulin avec le film. Tandis que, sur disque et sur pellicule, le sympathique Big Boï continue à jouer avec les genres musicaux et les époques, arborant des costumes improbables et balançant sur scène son hip hop des années 30 en multipliant les scènes décalées (les fusillades à effets numériques ou ses conversations avec le coq -«rooster» en anglais - qui orne la flasque léguée par son père), Andre s'enferme dans des scènes d'un sérieux et d'un sentimentalisme qui plombe largement l'ensemble. Si Big Boï est Wild ("sauvage"), Dre est sans conteste Idle ("sage"). Sur la longueur, en comptant les passages clipés (ceux où nos deux larrons jouent en chantant la B.O), l'ensemble apparaît comme une succession de saynettes, un sentiment amplifié par les constants changements de ton du film, une inconstance pas forcément maîtrisée qui faisait déjà défaut à l'album.Prévisible et inégal donc, mais pour autant, Idlewild est un film de gangsters comme vous n'en avez sûrement pas vu avant. Il baigne dans le décalage, la bizarrerie et l'humour fantasque qui fait le cachet d'OutKast sur album depuis 10 ans, d'une façon brillamment traduite au grand écran par Bryan Barber. Ce dernier émaille le film de superbes manipulations visuelles qui ajoute encore à l'hybridation plutôt réussie des années de la Prohibition et de notre modernité numérique. Ajoutez à cela les scènes de danse, chorégraphiées avec bonheur et panache, et l'ambiance de cabaret joyeusement dingue dégagée par la Church et ses personnages, et vous obtiendrez un film assez moyen, finalement sauvé par ce qui - sur le papier - avait le plus de chances de le couler.Extrait :Idlewild
    Réalisé par Bryan Barber
    Avec Andre Benjamin, Antwan Andre Patton, Paula Patton
    Etat-Unis, 2005 - 2h05
    Sortie en salle en France : 10 janvier 2007[Illustrations : © Paramount Pictures France]
    Sur Flu :
    - Lire la chronique d'Idlewild, la bande originale par Outkast
    - Venez discuter du film sur le forum Idlewild de Flu
    - Toute les sorties de la semaine et le fil musique sur Ecrans, le blog ciné
    - le tag OutKast sur Playlist, le blog zik de FluSur le Web :
    - le site officiel d'Idlewild (avec la bande annonce du film)
    - les clips de "Morris Brown" et "Idlewild Blue (Don't chu worry about me)" sur YouTube
    - la fiche bio d'OutKast sur Ados.fr