Toutes les critiques de Marx peut attendre

Les critiques de la Presse

  1. par Thomas Baurez

A peine remis de sa formidable série Esterno Notto, voici surgir ce documentaire de Marco Bellocchio, découvert au Festival de Cannes en 2021 et qu’on se languissait de revoir tant il nous avait ému. Mieux encore, ce Marx peut attendre s’envisage comme une pierre angulaire de l’œuvre de l’Italien tant il l’éclaire au plus profond de ses entrailles. C’est l’histoire de Camillo, frère jumeau de Marco, suicidé à l’âge de 29 ans, héros rimbaldien que les tourments politiques de l’époque (1968) et les désillusions qui vont avec, auront eu raison de sa foi et de sa raison. Bellocchio réunit sa famille, brise une omerta, et s’interroge sur ce double manquant dont le fantôme plane au-dessus d’une filmographie qui ne cesse de confronter : conscience et inconscience, engagement et renoncement, intimité blessée et émancipation torturée. Essentiel.