Synchronic
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Un thriller existentiel en forme de réflexion sur la valeur du présent. Désormais disponible sur Netflix.

Il y a la disparition mystérieuse d’une adolescente, deux potes ambulanciers qui aimeraient bien échanger leurs vies, un cadavre en petits morceaux dans une cage d’ascenseur, une tumeur au cerveau incurable et une pilule qui permet de remonter dans le temps. Mais qu’est-ce qu’on regarde, au juste ? Un thriller ? Un drame intimiste ? Un buddy movie teinté d’horreur ? De la SF ? Sûrement tout ça en même temps, et un peu plus encore. Spécialistes des budgets modestes qui débordent sur tous les genres, Justin Benson et Aaron Moorhead (à qui l’on doit les stimulants Resolution, Spring et The Endless) signent avec Synchronic une drôle de fable sur la beauté du présent. « The past fucking sucks, man ! », répète le personnage d’Anthony Mackie, alors qu’il expérimente cette drogue semi-légale le transportant aléatoirement 100 ou 10 000 ans en arrière.

Une fois le trip visuel façon The Fountain évacué au bout de quinze minutes, le film se construit entièrement sur cette belle idée que le passé (celui d’un individu ou de l’humanité tout entière) est une fausse piste, un cul-de sac mental dont il faut faire le deuil. Un plaidoyer contre la nostalgie qui doit beaucoup au tandem Mackie-Dornan, aussi crédibles quand ils échangent sur le sens de la vie que quand ils en contemplent le vide dans un strip-club sinistre. Mieux vaut ne pas s’attarder trop longtemps sur les absurdités scientifiques du scénario et ses quelques maladresses, mais Synchronic trouve son équilibre dans un mélange de noirceur et d’humanité qui tient jusqu’à son ultime plan. 

Synchronic, disponible sur Netflix et en VOD.