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La mini-série événement de HBO, diffusée en France sur OCS, est à découvrir durant le Festival.

Après The Leftovers jeudi soir, Séries Mania a réservé aux festivaliers une entrée en matière 5 étoiles, ce vendredi midi, à l'UGC Ciné Cité des Halles, dans le cadre de sa section "Best of USA". Cinq étoiles nommées Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Laura Dern et Zoë Kravitz.

Big Little Lies, réalisée par Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club) sur un script de David E. Kelley (Ally McBeal, Boston Public) promettait beaucoup. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est à la hauteur des attentes. La série HBO - diffusée en France sur OCS - et ses riches mamans de le côte ouest américaine n'ont pas manqué de nous scotcher au fond du fauteuil. On se laisse rapidement captiver par l'histoire de Jane, jeune mère célibataire ordinaire, qui débarque à Monterey, petite ville huppée de Californie, qui abrite une population aussi riche que cynique...

La plume de David E. Kelley
Le papa d'Ally McBeal retrouve de sa superbe avec ce drama finement écrit. Kelley adapte l'oeuvre de Liane Moriarty en réussissant à nous surprendre épisode après épisode. Alors qu'on pensait assister à un concours de clichés bien laids sur la rivalité féminine, il nous prend à revers et livre des portraits de mères au foyer troublantes, d'épouses déboussolées, de femmes au bord de la crise de nerf. Des personnages aussi complexes que réjouissants, qui ont l'art et la manière pour planter un affreux malaise permanent en guise de décor. Tout est malsain dans cette vie trop luxueuse pour être honnête. Chaque dialogue claque dans l'air comme une gifle hautaine et saisissante. Tout ça forme au bout du compte une histoire terriblement addictive.

Un meurtre mystérieux à resoudre
Et la passionnante énigme criminelle qui lance Big Little Lies n'y est pas pour rien. Kelley prend le parti de laisser les téléspectateurs dans le noir complet. Vous ne saurez même pas qui est mort et encore moins qui a tué ! A coup d'interrogatoires de police, on écoute les habitants du coin esquinter doucement mais sûrement Madeline, Renata, Celeste, Jane et leurs maris. Une lente dégringolade vers l'inévitable drame, qui se dénoue, lentement, tout doucement...

La réalisation sublime de Jean-Marc Vallée
Le réalisateur de Dallas Buyers Club, qui a signé tous les épisodes de la série, est à la baguette et dépeint la ville de Monterey avec un éclat aussi éblouissant que... glaçant ! Il dirige magistralement son casting de rêve pour le sortir de son cadre de vie en papier mâché et lui donner une extraordinaire puissance émotionnelle. Et le montage final, surprenant et audacieux, témoigne de l'ambition de Big Little Lies.

Nicole Kidman à son meilleur
Une ambition aussi affichée ostensiblement par ses actrices "so" glamour. Toutes ont été nommées et/ou recompensées au moins une fois aux Oscars. Les seconds rôles (emmenés par les étonnants Adam Scott et Alexander Skarsgård) sont au diapason. Et au milieu de tout ce luxe, Nicole Kidman rayonne à nouveau. Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu l'actrice australienne dans une telle forme. A fleur de peau à chaque seconde, son personnage nous envahit d'une étouffante tristesse dès qu'on croise son regard. Et puis à 49 ans, la comédienne s'affiche plus hot que jamais. On ne l'avait plus vu aussi sexy depuis Eyes Wide Shut !

Les Desperate Housewives du riche
Vous l'aurez compris, on est assez loin de Wisteria Lane. Ici tout est plus classe, plus fastueux, plus bling-bling... et plus indécent aussi. Mais on retrouve tout de même pas mal de Bree, de Lynette ou de Gabrielle, dans ces embrouilles malsaines entre mamans embourgeoisées - qu'on ne voudrait surtout pas voir approcher (et encore moins éduquer) nos enfants. La touche cynique en plus. Du "fucking" crêpages de chignons sauce HBO en résumé. Alors si les Desperate Housewives vous manquent, vous trouverez sans aucun doute chez les femmes de Monterey de quoi vous remémorer celles de Fairview.